Deux proches du tueur de l'Hyper Cacher, Amédy Coulibaly, ont été mis en examen vendredi dans l'enquête sur les attentats de Paris et les complicités dont ont pu bénéficier leurs auteurs.
Amar R., 33 ans, et Saïd M., 25 ans, portent à six le nombre de mis en examen dans ce dossier, tous pour "association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes contre les personnes".
Aucun n'est à ce stade mis en examen pour une complicité directe dans les tueries commises par les frères Chérif et Saïd Kouachi et Amédy Coulibaly, qui ont fait 17 morts entre les 7 et le 9 janvier à Charlie Hebdo, à Montrouge et à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Les trois auteurs avaient été abattus par les forces de l'ordre.
Un magistrat spécialisé devait statuer vendredi sur le sort des deux nouveaux mis en examen et décider s'ils rejoindraient les quatre autres en détention provisoire, comme l'a requis le parquet, ou s'ils seraient remis en liberté.
Depuis le début de l'enquête, les investigations se sont concentrées en partie sur l'entourage des tueurs, à travers notamment les témoignages de leurs proches et leurs contacts téléphoniques.
Ainsi, entre septembre 2014 et le 6 janvier 2015, veille des attentats, Amar R. a échangé "plus de 600 SMS" avec Coulibaly et l'a rencontré "à plus de 10 reprises en région parisienne, en particulier les 5 et 6 janvier 2015", écrit le procureur de la République de Paris, François Molins, dans un communiqué annonçant les mises en examen.
"Il n'a eu aucun rôle" dans les attentats et a pour seul tort d'avoir été "le copain d'infortune de Coulibaly en prison", avait assuré lundi son avocat, Me Régis Méliodon, au début de sa garde à vue.
- 'Soutien d'un environnement fourni' -
Selon le parquet, Amar R. était également en contact -- 600 SMS échangés entre mai et décembre 2014 -- avec un autre mis en examen, Mickaël Alwatik, qu'il avait aussi rencontré en détention, et dont l'ADN avait été identifié sur des armes retrouvées dans une cache de Coulibaly et sur un gant retrouvé dans l'Hyper Cacher.
Quant à Saïd M., son ADN "figurait sur la lanière d'un taser retrouvé dans l'Hyper Cacher", dans les effets de Coulibaly, a indiqué le parquet. Autre élément jetant le soupçon, Amar R. et Saïd M., qui se fréquentaient, ont "détruit, ensemble, leurs puces de téléphone portable le 9 janvier", a précisé le parquet.
"Ces mises en examen sont importantes car elles établissent que Coulibaly s'organisait auprès de son entourage de manière extrêmement méticuleuse et active avec le soutien d'un environnement fourni () De fait l'aspect coordonné et planifié de toutes les attaques apparaît chaque jour plus évident", a réagi auprès de l'AFP Me Patrick Klugman, avocat de familles de victimes de l'Hyper Cacher.
Déjà condamné cinq fois, notamment pour braquage, Amar R. est déjà en détention dans le cadre d'une demande d'extradition espagnole dans une affaire de stupéfiants. Sa compagne, une gendarme récemment suspendue, a elle aussi été placée en garde à vue lundi mais elle a été relâchée.
Le 20 janvier, quatre hommes âgés de 22 à 28 ans, originaires de la banlieue parisienne et faisant partie eux aussi de l'entourage de Coulibaly, avaient déjà été mis en examen. Trois d'entre eux sont soupçonnés de lui avoir fourni des armes ou des véhicules, sans forcément connaître ses intentions criminelles.
Les investigations portent aussi sur des proches des tueurs soupçonnés d'avoir quitté peu avant les attentats la France pour la Syrie, comme la compagne d'Amédy Coulibaly, Hayat Boumeddiene.
Grâce aux recherches téléphoniques, les enquêteurs pensent avoir mis au jour des contacts entre Amédy Coulibaly et Chérif Kouachi dans les heures ayant précédé l'attaque contre Charlie Hebdo.
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