La réforme territoriale qui veut que le Calvados compte, après ces élections départementales, 25 cantons au lieu de 49, peut-elle changer la donne dans le département ?
"Pour l'instant non parce que le contexte national est favorable à la droite, et que la majorité départementale au Conseil général, qui s'appelle désormais Conseil départemental, est à droite. Mais cette réforme a diminué le poids du vote rural. Dans six ans, si la gauche retrouve des couleurs sur la scène nationale, ça sera peut-être une autre histoire. Le premier tour conditionnera le second, pour trois raisons : on connaîtra la force du Front National ; comme la droite part unie, on connaîtra quasiment dès le premier tour son potentiel de voix au second ; et on aura connaissance du poids réel de la gauche. Mais la droite part favorite."
Tout est donc joué pour ces élections ?
"Dans le Calvados, la droite est en ballotage favorable. Pour que la gauche vienne contester ce pronostic, il lui faudra mobiliser ses électeurs. Pour l'heure, nous attendons 58 à 60% d'abstention. Un taux comparable aux dernières Cantonales de 2011, même si c'est mieux qu'aux Européennes de 2009. Et puis, ça dépendra également des scores du Front National. Si le FN parvient à remporter trois cantons, les cartes seront redistribuées."
Le Front National est présent sur 25 cantons. Quelles sont ses chances ?
"Ça dépendra des territoires. Dans le Bessin ou le Pays d'Auge, il faudra surveiller les résultats. A Livarot, le binôme frontiste a même des chances d'être élu. Rappelons que l'abstention est de nature à profiter au Front National."
Les attentats à la rédaction de Charlie Hebdo en janvier n'ont-ils pas pourtant, partout, provoqué un sursaut citoyen ?
"Derrière le rassemblement du 11 janvier, il y avait un côté détaché du monde politique. L'effet du 11 janvier avait un côté artificiel. Les électeurs distinguent ce qui se passe à l'international de ce qui se passe localement. Personne ne gagne une élection sur des thématiques internationales. Au début de la campagne pour ces départementales, il y avait des références à Charlie Hebdo. Elles sont aujourd'hui beaucoup plus timides, voire inexistantes. On est revenu sur les thèmes plus classiques. La campagne est très délocalisée. On entend peu Nicolas Sarkozy, par exemple. Dix jours avant le premier tour, un sondage soulignait qu'un tiers des électeurs ne savait pas qu'il y a une élection à venir."
Pourquoi la gauche reste divisée quand à droite, les listes d'union dominent ?
"La droite a compris que la situation est telle que pour éviter des désillusions notamment en milieu urbain, il faut partir le plus uni possible comme sur Caen 1 ou Caen 2. Ça en dit long sur les prochains scrutins, comme pour les Régionales de décembre, au cours desquelles la même stratégie pourrait être adoptée, notamment pour contrer la menace du FN. Il ne devrait pas y avoir beaucoup de changement dans le Calvados, au contraire de ce qui devrait se passer dans l'Eure ou en Seine-Maritime."
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.