Un ou des tireurs étaient activement recherchés jeudi à Ferguson, ville du centre des Etats-Unis qui a connu un regain de tension dans la nuit, après que deux policiers ont été blessés à la fin d'une manifestation antiraciste.
La police a été victime d'une "véritable embuscade. On ne pouvait pas la voir venir", a accusé jeudi devant la presse le chef de la police du comté de St-Louis, Jon Belmar, après les tirs provenant "d'arme de poing" dans la nuit contre les policiers.
Le ou les auteurs des tirs étaient toujours recherchés et le ou les retrouver "est notre priorité numéro un", a-t-il ajouté.
La ville de Ferguson, théâtre de manifestations depuis qu'un jeune Noir a été tué le 9 août 2014 par un policier blanc, a connu mercredi soir un regain de tension lorsque quelque 150 manifestants se sont rassemblés devant les locaux de la police.
Les manifestants entendaient saluer la démission quelques heures plus tôt de Thomas Jackson, le chef de la police de Ferguson qui avait été accusée il y a une semaine, dans un rapport accablant du ministère de la Justice, de pratiques racistes quasiment routinières.
Alors que la manifestation se dispersait vers minuit (5H00 GMT jeudi), "trois ou quatre tirs" ont été lancés, à environ 150 mètres de distance, contre la ligne des quelque 40 policiers toujours stationnés devant le poste de police, a raconté M. Belmar.
Les deux blessés ont depuis quitté l'hôpital, selon les médias locaux.
"Grâce à Dieu, nous ne déplorons pas la mort de deux policiers la nuit dernière", a ajouté le chef policier en insistant à de nombreux reprises sur le fait qu'il était "très difficile" d'assurer le maintien de l'ordre tout en protégeant le droit de chacun de manifester.
"J'espère que chacun comprend ça, nous marchons sur des oeufs", a-t-il dit.
- Une attaque "inexcusable" -
Le ministre de la Justice Eric Holder a pour sa part condamné jeudi cette "attaque haineuse" qu'il a qualifiée d'"inexcusable et répugnante".
"Je condamne la violence contre ceux qui protègent la communauté dans les termes les plus forts", a-t-il indiqué dans un communiqué de presse, citant également les morts récentes de policiers à Philadelphie (est) et en Louisiane (sud).
Une enquête de son ministère sur les événements ayant conduit à la mort de Michael Brown, le jeune Noir tué, avait dédouané le policier auteur des tirs, Darren Wilson, en arguant du fait que le policier avait tiré par autodéfense.
Mais le ministère avait publié en parallèle un rapport dévastateur contre les pratiques policières au quotidien à Ferguson, en montrant, chiffres à l'appui, l'inégalité de traitement réservée aux Noirs.
Ferguson est une ville à majorité noire mais dont quasi tous les responsables sont blancs.
Le rapport pointait également un système violant parfois la légalité, où la police "sous pression de la municipalité, n'était plus un service public mais un outil pour gagner de l'argent" à force d'amendes.
Des courriers racistes étaient également échangés entre policiers ou employés de la ville.
Une série de cinq démissions en cascade, plus un licenciement, avait suivi la publication de ce rapport dont mercredi celle du chef de la police de Ferguson, demandée depuis longtemps par les militants des droits civiques.
Le maire de la ville James Knowles avait ensuite affirmé qu'il allait engager les réformes préconisées par le ministère de la Justice.
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