A l'hôtel Pircas Negras de Villa Union (Argentine), au bord de la route 76, les trente Français de l'émission "Dropped", dont Alain Bernard et Philippe Candeloro, errent comme des âmes en peine, trois jours après le dramatique accident qui a tué huit des leurs.
Après le choc du crash et le sentiment d'impuissance de ceux qui ont vu brûler les deux hélicoptères avec Florence Arthaud, Camille Muffat et Alexis Vastine à l'intérieur, c'étaient les larmes, les insomnies, les angoisses. Puis c'est l'envie de regagner la France qui s'est installée.
Ni le nageur Alain Bernard, le patineur Philippe Candeloro, la cycliste Jeannie Longo ou la snowboardeuse Anne-Flore Marxer, ni les membres de l'équipe de tournage ne s'aventurent à l'extérieur de l'hôtel-restaurant, à trente mètres de la route qui traverse la vallée de Bermejo.
Le restaurant de l'hôtel, réputé dans la région, est fermé au public.
Dans la salle à manger de l'établissement, les rescapés de la production de "Dropped" se retrouvent au moment des repas. Le reste de la journée, ils tuent le temps comme ils peuvent, cramponnés à leur téléphone, seul lien avec leurs familles.
Les sportifs sont sollicités pour des entretiens journalistiques, par téléphone ou avec des envoyés spéciaux à l'arrière de l'établissement, à l?abri des regards.
Entre les montagnes de Famatina et les contreforts de la Cordillère des Andes, l'hôtel se fond dans le paysage, avec des façades de couleur ocre, comme la terre de cette partie de la province de la Rioja, à plus de mille kilomètres de Buenos Aires et moins de 100 km de la frontière avec le Chili.
Villa Union est habituellement un camp de base de tourisme d'aventure, pour des excursions notamment vers les canyons de Talampaya.
- Auditions à l'hôtel -
Les cars régie des télévisions, une présence policière autour de l'hôtel, les allées et venues du consul de France, du juge Daniel Herrera chargé de l'enquête sur la tragédie et de responsables locaux ont modifié le panorama.
Derrière les murs de l'hôtel, trois psychologues français arrivés mercredi soir sont à la disposition des salariés d'Adventure Line Production (ALP) et des sportifs.
Jeudi, le juge Herrera a commencé à entendre des témoins à l'intérieur même de l'hôtel Pircas Negras, où il a établi ses quartiers.
"Nous sommes à disposition de la justice, aussi bien les quatre sportifs de haut niveau que les membres de l'équipe de tournage, et on donnera tous les éléments qui nous sont demandés", a dit le directeur de programmes d'ALP, Julien Magne, profondément meurtri par l'accident qui a tué trois sommités du sport, mais aussi cinq compagnons de route.
"Nous sommes en deuil, car on a perdu des amis, avec qui on travaillait depuis parfois 15 ans, et des gens qu'on apprenait à connaître", confie-t-il.
L'émotion dans la voix, il se souvient des anciens de "Koh-Lanta", de Lucie Mei-Dalby, une journaliste mère de deux enfants, morte dans le crash de lundi, dans le village de Villa Castelli.
A l'extérieur, des dizaines de journalistes français sont à l'affût d'une déclaration.
De l'autre côté de la Route 76, qui va jusqu'au Chili par la Cordillère des Andes, une mère de famille s'étonne de la scène. "Je n'avais jamais vu autant de Français d'un coup", s'exclame Natalia Diaz.
"J'ai envie d'apporter mon témoignage pour l'enquête et basta. Envie de rentrer. Et j'ai envie d'aller voir les parents de Camille" Muffat, a confié Alain Bernard à l'AFP.
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