Le Théâtre du Châtelet lance jeudi une petit bombe euphorisante dans l'hiver parisien, "Singing in the Rain", d'après le film mythique de Stanley Donen de 1952 avec Gene Kelly, "la comédie musicale suprême", selon le metteur en scène canadien Robert Carsen.
Les éblouissants numéros de claquettes sur le trottoir glissant de Gene Kelly, les chansons culte du film ("Make'em laugh", "Moses supposes", "Fit as a fiddle" etc), et les couleurs acidulées du Technicolor de l'époque sont à jamais gravés dans les mémoires.
Sacré défi que de reprendre à la scène un tel standard, de surcroit déjà monté en comédie musicale plusieurs fois, à Londres en 1983, Broadway en 1986, puis de nouveau à Londres en 2000. Le chorégraphe de cette nouvelle production du Châtelet, Stephen Mear, a d'ailleurs signé les pas de danse à Londres en 2000.
Ce "fou de claquettes", selon ses propres mots, a conservé pour sa chorégraphie au Châtelet plusieurs scènes de "taps", notamment le numéro de la chanson "Moses supposes his toeses are roses", petite merveille qui accompagne un cours de diction. La scène mythique où Gene Kelly chante sous la pluie va en revanche innover, avec un style "jazz", et des danses des années 20, comme le "hot box", feront leur apparition.
L'intrigue se situe en effet en 1927, au tournant du cinéma muet et du parlant. Mais tout, dans le film de Stanley Donen, contribuait à propulser l'histoire dans les années 50, costumes, décors et couleurs pétantes.
Robert Carsen a tenu à ramener la production de "Singing in the Rain" en 1927, collant à l'évocation du cinéma en noir et blanc, à la manière du film "The Artist" en 2012. Les costumes joueront sur toute la gamme des gris, tandis que les personnages principaux seront en couleurs tranchées, noir ou blanc à de rares moments près (une surprise!).
La mode sera aussi celle des années folles, avec le look "garçonne" pour les filles et le retour des "knickerbockers" courts et serrés au mollet pour les garçons.
- Noir et blanc -
Pour les décors, l'esthétique en noir et blanc domine dans un espace plutôt vide, un studio de cinéma où tout peut arriver. Rappelons l'histoire: Don Lockwood et sa partenaire, la jalouse et antipathique Lina Lamont, sont confrontés au passage au cinéma parlant. Catastrophe! Lina chante d'une voix de crécelle, et doit être doublée par la charmante Kathy, dont Don tombe amoureux
Pour adapter ce standard de Hollywood à la scène, le directeur du Châtelet Jean-Luc Choplin a fait appel à une équipe chevronnée, déjà à l'oeuvre pour "My Fair Lady" en 2010/11: outre Robert Carsen, Tim Hatley signe les décors et Anthony Powell les costumes.
Coïncidence troublante: le théâtre parisien monte "Singing in the Rain" dans la foulée de "An American in Paris", reprenant l'exacte chronologie de l'époque; Gene Kelly venait juste de terminer le tournage d'"An American" lorsque le scénario de "Singing" lui a été proposé, suscitant aussitôt son enthousiasme. Il est vrai que la scène mythique sous la pluie lui a donné ce qui reste sans doute son numéro solo le plus célèbre!
Le film doit beaucoup aux chansons pétillantes de Betty Comden et Adolph Green, écrites pour les tout premiers films musicaux dans les années 1929 à 1931, et déjà très populaires outre-Atlantique lorsque le film les reprend en 1952. Le Châtelet permettra comme toujours de goûter à la saveur de la langue en version originale sous titrée.
"Singing in the Rain" est donné du 12 au 26 mars et sera repris pour les fêtes, du 27 novembre au 15 janvier.
"An American in Paris", première coproduction du théâtre parisien avec Broadway, est donné à partir du 13 mars au Palace Theatre de New York.
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