François Hollande est arrivé jeudi en Isère pour une nouvelle visite d'entreprises innovantes, bien décidé à faire fructifier une reprise économique qui, même "fragile", est, selon lui, "bien là".
Depuis huit jours, le chef de l'Etat réinvestit le terrain économique, multipliant les visites auprès de cette "France qui gagne", après un début d'année douloureusement marqué par les attentats de Paris.
Il est attendu en milieu de matinée à Veyrins-Thuellin chez Sigma Composite, une filiale de Poma, l'un des deux leaders mondiaux du transport par câble. Dans la foulée, il visitera l'usine Serge Ferrari de Saint-Jean-de-Soudain, une entreprise mondialement connue aussi pour ses matériaux composites souples.
François Hollande s'était déjà rendu le 4 mars chez Dassault aviation à Mérignac (Gironde) pour célébrer le "succès remarquable" de la vente du Rafale à l'Égypte. Puis il avait visité mardi les locaux parisiens de Webedia (Allociné, jeuxvideo.com, purepeople), "réussite française" de l'économie numérique.
Dans un entretien à l'hebdomadaire Challenges, il le répète: "Ce sera dur, mais on se bat; les indicateurs économiques qui passent au vert, le moral des ménages et des entrepreneurs qui s'améliore, le pays qui se redresse."
François Hollande l'avait déjà clamé haut et fort vendredi au Luxembourg -même "fragile", la "reprise est là"- alors que la Commission européenne table désormais sur une croissance de 1% pour 2015 en France, en ligne avec la prévision officielle de Paris.
Il n'en demeure pas moins prudent, sans doute échaudé par sa prophétie, démentie, sur l'inversion de la courbe du chômage en septembre 2012 ou le "retournement économique", déjà promis en mai dernier. "Il y a des nouvelles plutôt bonnes, mais pas encore confirmées", a-t-il tempéré au Luxembourg.
La France est également sous pression de Bruxelles. Pierre Moscovici, l'ancien ministre de l'Economie et des Finances de François Hollande, devenu commmissaire européen, a appelé Paris à presser le pas des réformes structurelles avec un programme "ambitieux" et "détaillé".
- Coupe du Monde -
N'empêche. Le moment est venu selon François Hollande de "stimuler" et d'"amplifier" ce frémissement de l'économie dont témoigne d'autres indicateurs sur la consommation ou les investissements "qui deviennent plus encourageants".
Et l'année 2015 s'est ouverte sur un léger recul du nombre de demandeurs d'emplois (-19.000) à 3,48 millions, "un encouragement à poursuivre", selon le Premier ministre Manuel Valls.
L'entourage de François Hollande insiste: "Depuis quelques semaines, le président perçoit un frémissement de l'activité économique", il "sent que c'est le moment de valoriser cette France qui gagne". D'où ces visites d'entreprises qui embauchent, exportent et collectionnent les contrats à travers le monde.
POMA en est un bel exemple. Créée en 1947, le groupe réalise un chiffre d'affaires de quelque 300 millions d'euros dont près de 60 % à l'exportation. Il emploie près de 900 personnes dans le monde, dont plus de 300 en France.
Après avoir équipé nombre de stations de sports d'hiver, en France et en Amérique du Nord, le groupe s'est déployé en Asie et en Amérique Latine avec des télécabines utilisées pour les transports urbains à Medellin, Taipei ou New York. Il est aussi le fabricant des cabines de la grande roue "London Eye".
Quant à Serge Ferrari, il s'agit d'une entreprise familiale de textile qui s'est reconvertie à partir du milieu des années 1970 dans la conception de matériaux composites souples à destination de la construction, de l'industrie et de l'ameublement.
Aujourd'hui coté en bourse, le groupe est présent dans plus de 80 pays avec un chiffre d'affaires qui avoisinait 140 millions d'euros en 2013, dont 75% à l'exportation. Ses toiles composites ont recouvert plusieurs stades de la Coupe du Monde de football 2014 au Brésil ainsi que le centre aquatique des jeux Olympiques de Londres.
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