Le plus gros braquage depuis celui de Musulin en 2009: une quinzaine d'hommes "puissamment armés" ont attaqué deux camions sécurisés transportant des bijoux, dans la nuit de mardi à mercredi, raflant pour 9 millions d'euros de butin, sur l'autoroute A6, au péage d'Avallon dans l'Yonne.
Les malfaiteurs étaient tous masqués, "puissamment armés et aguerris", a précisé une source policière.
Le parquet d'Auxerre a précisé à l'AFP qu'il n'y avait pas de victimes. La Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris est saisie de l'enquête, confiée à l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO).
Selon la société d'autoroute Paris-Rhin-Rhône (APRR), l'attaque n'a pas occasionné de dégâts au péage d'Avallon, à mi-chemin entre Paris et Lyon.
Les camions de la société Temis, spécialisée dans le transport de biens précieux, ont été retrouvés calcinés et abandonnés dans un terrain à proximité du péage, a constaté un journaliste de l'AFP. Des experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale sont à l'oeuvre sur place pour établir les relevés de police scientifique. D'autres véhicules ont été retrouvés sur la commune de Quenne, probablement ceux des malfaiteurs.
Contactée par l'AFP, la société Temis n'a pas souhaité faire de commentaire dans l'immédiat.
- Grand banditisme -
Les camions transportaient des bijoux pour une vente prévue à Besançon, selon tout premiers éléments de l'enquête. "Ce sont probablement des types issus du grand banditisme et bien renseignés, il n'y a pas eu de coups de feu et tout s'est déroulé en un temps éclair", a relevé une source policière.
Un dispositif de recherches a été mis en place dans l'Yonne et les départements limitrophes pour retrouver les braqueurs qui ont pris la fuite, avec un appui de la section aérienne de la gendarmerie.
Pour l'heure, le montant du préjudice de ce braquage, qui a eu lieu peu après minuit dans le sens Paris-Lyon, est estimé à neuf millions d'euros, selon une source proche du dossier.
Spectaculaires, les attaques de fourgon blindés, qui nécessitent souvent des moyens perfectionnés (explosifs, fusils d'assaut), ont longtemps été une spécialité du grand banditisme.
Très courantes au moment du passage à l'euro au début des années 2000, ces attaques sont devenues plus rares: cinq en 2013, six en 2012 selon la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
"Ces agressions se sont soldées par des échecs dus au professionnalisme accru des convoyeurs de fonds et à la qualité des échanges entre services français et étrangers dans le cadre de la coopération internationale", a-t-elle estimé dans un récent rapport.
Avec un butin estimé à neuf millions d'euros, celui de l'Yonne serait le plus important braquage de fourgons depuis celui de Tony Musulin en 2009. Ce convoyeur de fonds avait profité le 5 novembre 2009 d'une halte dans Lyon pour disparaître avec son fourgon alors que ses deux collègues étaient sortis. Il avait emporté 11,5 millions d'euros.
Quelque 9,1 millions avaient ensuite été retrouvés dans un box qu'il avait loué. Tony Musulin s'est rendu à la police et a purgé une peine de plus de quatre ans de prison avant de sortir en 2013. Les 2,5 millions manquants n'ont jamais été retrouvés.
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