Nommé 9 fois aux derniers Oscars et vainqueur dans les catégories meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original et meilleure photographie, je vous présente aujourd'hui Birdman.
Ce film marque le retour d'Alejandro González Iñárritu après « Biutiful »sorti en 2010. Et quel retour ! Birdman part dans tous les sens. C'est un film fracassant, qui part dans tous les sens, mené tambour battant.
Tambour battant justement, une expression qui lui convient parfaitement. La bande-originale du film est composée presque exclusivement des compostions de batterie d'Antonio Sanchez . C'est un membre du casting à part entière, d'ailleurs on aperçoit plusieurs fois un batteur dans le film. Cela donne une intensité incroyable au film, on a la sensation d'être pressé, cela donne une fureur , une intention aux personnages , dans leurs déplacements, avant même d'ouvrir leurs bouches. Chaque pensée qui bouscule les personnages , tous autant qu'ils sont, sonne comme un coup de cymbale, on bondit d'un thème à un autre aussi facilement que le batteur change de tambour.
Nous sommes plongés dans un théâtre de Broadway à New-York, mais l'art n'est pas seul sujet. Le réalisateur aborde les thématiques des relations familiales, de l'ego, du désir de gloire, d’amour, de l'héritage qu'on laisse au monde. Mais cette abondance de sujets ne nuit pas du tout au film, cela renforce son côté intense.
Au niveau de la technique, nous sommes aussi bluffés. Alejandro González Iñárritu a filmé 95% du film avec un même plan séquence. C'est à dire que la caméra ne se coupe jamais, et suit les personnages où qu'ils aillent, sans montage. Pourtant le film est très mobile et l'image est aussi pleine de dynamisme que la musique.
Les personnages sont tous plus atypiques les uns que les autres et dotés d'une très grande personnalité. On y retrouve le héros principal, Michael Keaton, torturé, schizophrène, en quête de sa gloire passée, sa fille (Emma Stone) ancienne droguée, un acteur barré et sans limites (Edward Norton) et ce n'est qu'un aperçu. Chacun est sublimé par l'interprétation des acteurs,pas étaonnant que la plupart ait été nommé aux oscars et dans différentes cérémonies à travers le monde.
On pourra regretter certaines diatribes assez dures contre les films de super-héros, qu'on peut comprendre si on les érige en représentants du grand Hollywood, symbolisant la recherche du profit avant celle de l'Art. Mais y avait t'il besoin d'être si sévère ? De nombreux spectateurs de Birdman iront aussi voir le prochain Avengers avec autant de plaisir.
Pour autant ce film n'est pas forcément très accessible, avec notamment le côté fantastique qui peut être perturbant. A plusieurs reprises, de supers-pouvoirs s'immiscent dans cette histoire qui est à la base assez terre-à-terre. Mais ils donnent plus de sentiments à l'ensemble, ajoutant un côté métaphorique à l'histoire, un côté un peu plus profond. Des clés sont laissées aux spectateurs pour comprendre ces scènes, exceptée une : la scène finale.
De nombreux débats sont ouverts un peu partout pour en comprendre la signification exacte, mais même les scénaristes interrogés n'ont pas voulu donner de réponses. Cela revient donc à chacun de se faire sa propre idée de la fin de Birdman, qui se termine avec un flot de percussions.
Birdman est un film rythmé, percutant, fracassant, plein de fureur qui nous emporte dans son tourbillon. La réalisation comme l'interprétation sont magistrales. C'est un grand moment de cinéma, à vivre en ce moment dans les salles obscures.
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