Sans surprise, le procès pour travail dissimulé sur le chantier de l'EPR s'est ouvert ce mardi 10 mars sans les représentants légaux d'Atlanco, l'un des principaux prévenus dans cette affaire. La justice n'est pas parvenue à contacter cette agence d'interim, "qui aurait son siège à Dubin, ou peut-être Nicosie, c'est un point très incertain" selon le président du tribunal, Nicolas Houx.
L'audience devrait s'étendre jusqu'à vendredi en raison d'un contre temps. En effet, dès l'ouverture du procès, les avocats de la défense ont demandé la nullité de certaines procédures de l'enquête préliminaire, conduite par le Parquet de Cherbourg.
"Procès pas équitable"
Pour l'avocate de la société roumaine Elco, "le délai de citation à comparaître n'a pas été respecté". Elle estime que la défense n'a pas eu connaissance de l'ensemble des documents qui constituent le dossier. Maître Bodin juge que la présomption d'innocence n'a pas été respectée. "Le procès est déjà fait" a-t-elle argumenté, reprochant à la presse de présenter Elco comme coupable.
Les trois avocats de Bouygues et sa filiale Quille ont quant à eux dénoncé un "procès qui n'est pas équitable", tentant de mettre en difficulté le procureur de la République, Eric Bouillard. "Vous êtes un maître impressionniste inspiré par les brumes du Cotentin" a lâché Me Pech De Laclause, qui reproche notamment au représentant du Parquet sa prise de parole dans les médias. Autre point d'accroche : deux pièces fournies par le Parquet le matin de l'audience, dont un courrier du ministère des affaires sociales chypriote qui remonte à août 2014. "On nous prive délibérement de répondre à ces documents" estime Me Cornut-Gentille.
2000 procès verbaux
Pour Me Goossens, également conseil de Bouygues, "ce procès, c'est de la science fiction du droit". Pour lui, le Parquet aurait dû saisir un juge d'instruction dans cette affaire, qui comporte pas moins de 2000 procès verbaux et 220 scellés.
Le tribunal a finalement décidé de joindre ces demandes de nullité au fond du dossier. Le procès va donc se poursuivre. L'audition de plusieurs témoins, dont Michel Bonnet, cadre de Bouygues sur le chantier, ainsi qu'un inspecteur du travail missionné par l'ASN et un membre de l'Office central de lutte contre le travail illégal est programmée mercredi. Les plaidoiries des avocats débuteront elles aussi jeudi pour se terminer vendredi.
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