L'avion Solar Impulse 2 (SI2) survolait mardi la mer d'Arabie pour rallier l'Inde, deuxième étape de son
tour du monde
historique sans carburant destiné à promouvoir les énergies propres.
Parti de l'aéroport de Mascate, capitale du sultanat d'Oman, à 06H35 (02H35 GMT), l'appareil révolutionnaire à énergie uniquement solaire devait parcourir 1.465 km en 16 heures jusqu'à Ahmedabad, dans l'ouest de l'Inde, selon le site de la mission.
Huit heures après le décollage, l'avion est entré dans l'espace aérien pakistanais à une altitude de 8.230 mètres, selon le compte Twitter du pilote suisse Bertrand Piccard. Il volait au-dessus de la mer d'Arabie, près des côtes pakistanaises.
Une heure plus tôt, tout semblait se dérouler normalement. M. Piccard signalait seulement: "Lorsque je me détends, je respire si lentement que cela déclenche l'alarme du cockpit".
Avant cela, il avait écrit: "Nous espérons que les habitants de Mascate se rappelleront toujours qu'un avion solaire s'est posé chez eux".
Bertrand Piccard, 57 ans, a relevé dans le cockpit son compatriote André Borschberg, 63 ans, qui avait assuré lundi avec succès la première étape en reliant en 13 heures et deux minutes Abou Dhabi, capitale des Emirats arabes unis, à Mascate.
Ce vol fut "émouvant", a déclaré M. Borschberg, tout sourire, à son arrivée à Oman. Il a expliqué que le voyage avait été effectué à 6.000 mètres d'altitude, car il s'agissait d'un court trajet.
Après l'Inde, le SI2 se dirigera vers la Birmanie, avant la plus longue étape du trajet: cinq jours consécutifs de vol pour un seul pilote chargé de rallier Nankin, en Chine, à l'archipel américain d'Hawaï, dans le Pacifique.
Au total, l'appareil parcourra 35.000 kilomètres, à une vitesse relativement modeste (entre 50 et 100 km/h), en survolant deux océans. Cette circonvolution, à 8.500 mètres d'altitude au maximum, prendra cinq mois, dont 25 jours de vol effectif, avant un retour à Abou Dhabi fin juillet/début août.
Prévu en 12 étapes, le tour du monde est l'aboutissement de 12 années de recherches menées par MM. Borschberg et Piccard qui, outre l'exploit scientifique, cherchent à véhiculer un message politique.
- L''audace' des pilotes -
"Nous voulons partager notre vision d'un avenir propre", a déclaré lundi M. Piccard, en soulignant que cette mission devait contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique par la promotion de "nouvelles technologies vertes".
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué les promoteurs du projet pour "leur audace et leur détermination (qui) vont nous propulser vers un avenir plus écologique".
L'avion est propulsé par plus de 17.000 cellules solaires tapissant des ailes de 72 mètres, soit presque aussi longues que celles d'un Airbus A380. Mais le SI2, conçu en fibre de carbone, ne pèse que 2,5 tonnes -- autant qu'un 4X4 familial, soit moins de 1% du poids de l'A380.
Au total, 130 personnes participent à l'aventure: 65 accompagnent les pilotes autour du monde (dans le cadre de l'appui logistique) et 65 autres sont basés à Monaco, au centre de contrôle de la mission (météorologues, contrôleurs aériens et ingénieurs).
Ce tour du monde est aussi un défi humain pour les deux pilotes. Le yoga et l'auto-hypnose les ont aidés à se préparer à demeurer de longues heures dans une cabine non pressurisée et soumise aux aléas du temps, avec des températures pouvant osciller entre +40 et -40 degrés Celsius.
"Le défi est plus humain que technique", a résumé à l'AFP André Borschberg pendant la phase préparatoire.
Solar Impulse 2 est le successeur du premier prototype Solar Impulse 1, qui a permis aux concepteurs du projet de faire plusieurs vols de longue durée en Europe, au Maroc et de traverser les Etats-Unis en 2013 avec plusieurs escales, faisant d'eux les premiers à accomplir un tel exploit.
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