L'équipe de France de Coupe Davis, victorieuse avec la manière en Allemagne (3-0), peut à nouveau regarder devant elle et se reprendre à rêver de ramener un Saladier d'argent qui se refuse obstinément à elle depuis 2001.
Les Bleus étaient attendus au tournant pour ce premier tour, après l'impression mitigée laissée en novembre lors de la défaite en finale (1-3) face à la Suisse de Roger Federer et Stan Wawrinka.
Mais même en l'absence de leur N.1 Jo-Wilfried Tsonga, convalescent, et de Richard Gasquet, blessé au dos, ils ont parfaitement réagi, pour clore un chapitre qui leur avait valu pas mal de critiques.
L'Allemagne, qui les avait bousculés l'an passé en quarts à Nancy (défaite 2-3 après avoir mené 2-0), n'a existé que le temps du premier simple, remporté dans la douleur par Gilles Simon devant Jan-Lennard Struff (10-8 au cinquième set).
Dominer ainsi l'Allemagne chez elle, "c'était loin d'être fait d'avance", a souligné le N.14 mondial, qui a un peu exorcisé avec cette victoire sur Struff ses démons en Coupe Davis.
"On a plutôt bien géré la défaite de Lille (la finale 2014, Ndlr)", estime-t-il. "On a essayé d'être le plus lucide possible sur ce qui s'est passé. On sait où on a été bon, et où on a été moins bon."
- 'Un super état d'esprit' -
"On ne s'est pas flagellé", explique Simon. "On a juste sereinement tiré le bilan de cette finale, qui a été ratée pour nous. Mais on s'est dit: +On aura encore une chance de gagner.+"
Depuis 2001, la France a perdu trois finales (2002, 2010 et 2014). Les Tsonga, Gasquet, Simon et Gaël Monfils ont laissé filer les deux dernières. Mais ils préfèrent continuer à regarder de l'avant.
"On n'efface jamais le traumatisme. On est dans une nouvelle campagne, mais la cicatrice est toujours là, comme celle de Belgrade (en 2010 contre la Serbie, Ndlr) aussi", observe Monfils.
"C'est juste qu'on a bien commencé cette nouvelle aventure", considère-t-il, après s'être montré irréprochable face au N.1 allemand Philipp Kohlschreiber lors du deuxième simple, comme toujours en Coupe Davis.
"On était bien préparé et comme d'habitude on avait un super état d'esprit", juge-t-il. "On s'est bien mobilisé pour gagner cette première rencontre. On savait qu'il y avait eu quelques forfaits, donc on voulait essayer de ramener cette victoire pour tout le monde."
- Mahut, une première réussie -
L'attitude des uns et des autres a été exemplaire. Simon, devenu N.1 après avoir été remplaçant pendant toute l'année 2014, a assumé ce statut. Monfils s'est donné à fond, après être revenu sur sa décision initiale de ne pas venir en Allemagne.
Et en double, Nicolas Mahut, retenu pour la première fois en Coupe Davis à 33 ans, a pleinement répondu aux attentes, aux côtés d'un Julien Benneteau aussi très à son avantage.
Les Bleus auront donc, quoi qu'il advienne, quelques certitudes à l'heure de se déplacer en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis, du 17 au 19 juillet, pour les quarts de finale.
Les Britanniques menaient 2-1 à l'issue du double et feraient des adversaires coriaces, avec à leur tête Andy Murray, le N.5 mondial.
L'Ecossais est le seul membre du "Big Four" à ne pas avoir gagné la Coupe Davis. Et il se verrait bien ramener le Saladier d'argent à son pays qui l'a conquis neuf fois, mais plus depuis 1936.
Mais les Etats-Unis, s'ils parvenaient à retourner une situation très fortement compromise après la perte des deux premiers simples, ne seraient pas non plus faciles à écarter. D'autant qu'ils étaient venus gagner en France en 2012 en quarts.
Toutefois, en passant cet obstacle, les Français pourraient contempler avec optimisme la possibilité de jouer une nouvelle finale. Car ils n'auraient rien à envier à leurs potentiels adversaires en demie.
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