Les séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine ont affirmé samedi avoir retiré leurs armes du front dans le cadre de derniers accords de paix et en présence d'observateurs de l'OSCE dont le nombre doit doubler pour surveiller la trêve.
Six observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe présents à Snijné, à 90 km du fief rebelle de Donetsk, n'ont fait aucun commentaire sur ce que les rebelles ont présenté comme "la dernière étape" du retrait de leurs armes lourdes.
"Aujourd'hui c'est le dernier jour du retrait des armes", a déclaré à la presse un responsable séparatiste Edouard Bassourine.
"Nous retirons au total 26 unités de mortier. Elles seront entreposées là ou se trouve déjà le reste du matériel militaire", a-t-il ajouté.
Samedi matin huit mortiers de 120 mm ont été emmenés dans une vieille usine de briques qui sert d'entrepôt militaire près de Snijné. L'entrepôt contenait déjà quatre autres pièces d'artillerie lourde.
"Nous avons retiré la totalité de nos armes de la ligne du front. L'Ukraine ne l'a pas encore fait", a renchéri le dirigeant de la république séparatiste de Donetsk Alexandre Zakhartchenko cité par le site officiel séparatiste.
Il a toutefois menacé de faire revenir les armes sur leurs positions si "Kiev ne remplissait pas ses engagements dans le cadre des accords de Minsk" signés le 12 février avec la médiation du président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel et en présence du président russe Vladimir Poutine.
- Pas de morts, ni blessés -
Interrogé par l'AFP le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko a dit "ne disposer d'aucune information" sur le retrait rebelle.
"Les observateurs internationaux ne nous l'ont pas encore confirmé", a-t-il ajouté.
Signe d'une accalmie relative dans le conflit de onze mois qui a fait plus de 6.000 morts, M. Lyssenko s'est félicité du fait que personne n'a été tué, ni blessé dans les rang de l'armée ukrainienne en 24 heures "pour la première fois depuis des mois".
Selon lui, les positions de l'armée ont été l'objet de tirs d'artillerie rebelle à quatorze reprises en 24 heures près d'Avdiïvka, dans la région de Donetsk.
- Retrait difficile à contrôler -
L'Ukraine a de son côté affirmé poursuivre le retrait de ses lance-roquettes multiples Ouragan, a indiqué à l'AFP un autre porte-parole militaire Anatoli Stelmakh sans préciser combien de temps ce processus allait encore durer.
Le retrait des armes qui devrait créer une zone tampon d'une profondeur de 50 à 140 kilomètres, en fonction du type d'équipements, est très difficile à contrôler sur le terrain.
Chargé de surveiller ce retrait, l'OSCE a expliqué à maintes reprises ces derniers jours observer bien "des mouvements" sans pouvoir confirmer qu'il s'agissait bien d'un retrait.
"Nous réclamons un inventaire des armes qui existent et une liste des routes empruntées et des lieux où ils comptent conserver les armes", avait dit à l'AFP un porte-parole de l'organisation, Michael Bociurkiw.
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