Des ambassadeurs, des grands patrons du CAC 40, la prestigieuse fondation d'art de Bernard Arnaud comme écrin: l'association de promotion de la candidature de la France pour l'Exposition universelle de 2025 a entamé jeudi son opération séduction.
"C'est un nouvel acte de la candidature", n'a pas hésité à dire Luc Carvounas, sénateur (PS) du Val de Marne et co-fondateur de l'association ExpoFrance 2025 avec Jean-Luc Fromantin, député-maire (UDI).
"Dans douze mois, forts de notre travail de marathoniens, nous allons permettre au président de la République de porter la candidature de la France" qui bénéficie déjà d'un consensus politique et du soutien du monde économique, a affirmé M. Carvounas. "Ce n'est pas une candidature de témoignage, mais pour l'emporter", a souligné le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, venu incarner le soutien de l'exécutif.
La France envisage de déposer son dossier dès l'ouverture des candidatures au Bureau international des expositions (BIE) en 2016. La décision finale du pays hôte interviendrait alors fin 2018, après le vote de 168 pays qu'il s'agit donc de convaincre. Si la France l'emportait, ce serait la 6ème fois, la dernière remontant à 1900.
Dans l'amphithéâtre de la fondation Louis Vuitton, marque qui a participé dès 1867 aux Expositions universelles, quelque 70 pays étaient représentés, dont une quarantaine par leur ambassadeur selon un décompte d'ExpoFrance 2025.
"Au c?ur des territoires s'ouvre celui des hommes": tel est le thème de la candidature française élaboré grâce à la participation de 400 étudiants dont la moitié internationaux.
"On a voulu apporter de l'innovation et des rêves", a expliqué Aurore le Lièvre, 25 ans, étudiante à Paris I, au nom des jeunes des 12 universités et grandes écoles impliquées.
- 'Une ambition au carré' -
Cette inclusion des jeunes dès la genèse est l'aspect qui a le plus retenu l'attention des représentants de pays (Nigeria, Guinée équatoriale, Turquie, Mexique, Cuba) interrogés par l'AFP.
Cette exposition - qui serait "la première du XXIe siècle et non pas la dernière du XXe siècle", insiste M. Carvounas - se veut innovante, participative, numérique et polycentrique: fini les pavillons étatiques construits à coup de millions, le patrimoine existant sera mis à disposition des pays, et revisité grâce aux nouvelles technologies.
Le montage financier a également été dévoilé pour ce qui se veut "une start-up planétaire" sans fonds publics à l'heure de la disette budgétaire, à l'image de l'Exposition universelle de 1889 (celle de la Tour Eiffel) qui s'était appuyé sur les industriels privés et une souscription populaire.
Si l'association a démarré avec 5 millions d?euros venant des grandes entreprises partenaires, un "tour de table de 50 millions d'euros" pour la candidature va être bouclé. Mais ce sont 500 millions d'euros de préfinancement qu'il faut trouver pour créer le "village numérique", territoire officiel de l'Exposition pensé sur 200.000 m2. Cette somme pourrait venir d'un emprunt populaire qui serait garanti par l'Etat.
Partant d'une hypothèse raisonnable de fréquentation (40 à 80 millions de visiteurs sur les 6 mois), les recettes de billetterie, la cotisation de 100.000 exposants, le sponsoring et les recettes publicitaires rapporteraient 3,1 milliards d'euros pour 2,9 milliards de dépenses (dont le préfinancement du Village, les co-financement de 12 forums thématiques, la promotion, etc). "Il faut gérer ce projet comme une entreprise", a souligné M. Fromantin.
Présent dès les prémices il y a quatre ans, Christian Courtin-Clarins, président du conseil de surveillance du groupe Clarins, a "enjoint les sociétés à nous rejoindre: c'est la plus belle aventure dans la vie d'un homme!"
De son côté, Philippe Houzé, président du directoire du groupe Galeries Lafayette imaginait déjà comment satisfaire cette foule de clients en 2025, alors qu'en "1900, nous avions six ans, nous offrions des réductions aux visiteurs de l'Expo".
Ce débordement d'enthousiasme n'a toutefois pas occulté une question récurrente: la France doit-elle candidater en même temps aux Jeux olympiques de 2024 ? Même si tous les politiques assurent qu'il "ne faut pas opposer les projets" mais "avoir une ambition au carré", M. Carvounas a estimé que "le bon tempo, c'est les JO en 2028".
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