Le suspect norvégien de l'attentat de la rue des Rosiers a peu de chances d'être arrêté ou extradé par la Norvège au vu de sa législation, ont indiqué jeudi à l'AFP des sources au sein des autorités norvégiennes.
Soupçonné d'être l'un des auteurs de l'attaque qui avait fait six morts et 22 blessés dans un quartier juif de Paris en 1982, Walid Abdulrahman Abou Zayed est visé par un mandat d'arrêt international délivré par la France.
Les proches de cet homme de 56 ans, établi en Norvège depuis 1991 et aujourd'hui ressortissant norvégien, nient son implication, affirmant qu'"il y a erreur sur la personne".
"Mon mari n'a jamais tué personne. Il n'a jamais été en France", a déclaré mercredi à l'AFP l'épouse du suspect qui vit à Skien, une petite ville au sud-ouest d'Oslo.
"La police n'a pas pris contact avec nous", a-t-elle ajouté, présentant son époux comme quelqu'un qui "a travaillé pour l'OLP" et comme un proche du dirigeant historique de cette organisation palestinienne, Yasser Arafat.
Les chances d'une extradition ou de poursuites judiciaires semblent à ce jour limitées, à en croire des responsables pénaux norvégiens.
"À ce jour, d'une manière générale, il n'y a pas de disposition juridique en Norvège permettant d'expulser un citoyen norvégien vers la France ou tout autre pays", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère public norvégien qui ne veut pas être identifié.
En outre, "un acte terroriste perpétré en 1982 serait couvert par la prescription" en Norvège, a-t-il précisé.
La substance de ces propos a été confirmée à l'AFP au ministère de la Justice et au sein des services de renseignement chargés de la lutte antiterroriste.
Les délais de prescription pour ce genre de crimes ont longtemps été de 25 ans en Norvège. Si une loi de 2013 a supprimé toute prescription pour "actes de terrorisme graves", elle n'a pas d'effet rétroactif.
Walid Abdulrahman Abou Zayed est suspecté d'avoir fait partie du commando qui, le 9 août 1982, avait lancé une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis ouvert le feu dans l'établissement et contre des passants, lors d'une opération attribuée à un groupe palestinien dissident de l'OLP, le Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'"Abou Nidal".
La justice française a émis un mandat d'arrêt contre deux autres suspects: Mahmoud Khader Abed Adra, 59 ans, qui vit aujourd'hui à Ramallah, en Cisjordanie, et Souhair Mouhamad Hassan Khalid al-Abassi, 62 ans, installé en Jordanie.
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