Les agriculteurs favorables au projet de retenue d'eau de Sivens (Tarn) ont poursuivi mardi le blocus du site occupé par les zadistes, avec plus d'une centaine de personnes, a-t-on appris auprès de la FNSEA et des gendarmes.
De leur côté, "une trentaine" d'antibarrage ont envahi dans l'après-midi le hall d'entrée de la chambre d'agriculture du Tarn à Albi, a indiqué à l'AFP la directrice, Marie-Lise Housseau.
"Il y a eu une grosse bousculade. La police a mis tout le monde dehors à coups de lacrymogène", a-t-elle précisé.
Face à la recrudescence des tensions, le préfet du Tarn Thierry Gentilhomme a appelé à l'apaisement.
"L?objectif est simple : on évite tout incident. J'en appelle à la responsabilité de tous les acteurs du dossier", a-t-il dit en conférence de presse.
Le préfet a refusé de se prononcer sur l'éventualité d'une expulsion imminente de la "quarantaine" de zadistes qui occupent selon lui encore le site de Sivens, indiquant simplement que "des décisions de justice sont sur la table", en référence aux ordonnances d'expulsion prononcées en février.
Face à eux, des agriculteurs pro-barrage poursuivent le blocus de la "Zone à défendre" instaurée en octobre 2013 à Sivens.
Au total, "130 agriculteurs sont présents" en deux points d'entrée de la Zad, a indiqué Philippe Jougla, président de la FDSEA du Tarn, présent sur le site où le jeune écologiste Rémi Fraisse a trouvé la mort le 26 octobre dernier, tué par l'explosion d'une grenade offensive de la gendarmerie.
Selon lui, un agriculteur a été blessé à la main mardi après-midi lors d'une confrontation avec les zadistes, alors qu'il se trouvait dans les bois aux alentours du site.
A la préfecture, on confirme qu'un "agriculteur a été amené dans une clinique privée d'Albi pour soigner une blessure au tendon d'une main", sans pouvoir donner plus de précisions sur les circonstances de l'incident.
Le week-end dernier "quelques coups de poing" avaient été échangés, selon les gendarmes.
"Les zadistes ne sont pas prisonniers. S?ils veulent sortir, ils le peuvent. En revanche, nous n?autorisons aucune entrée sur le site", ajoute-t-il.
"La pression est montée ce matin mais nous avons pu créer une zone tampon de 200 m entre les zadistes et les agriculteurs", a assuré un responsable des forces de l'ordre.
Les pro-barrage entendent mettre la pression sur les zadistes et sur l'Etat jusqu'à la réunion du conseil général du Tarn qui débat vendredi à Albi sur les alternatives au projet initial de barrage.
La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a rappelé, dans une lettre du 27 février adressée au Conseil général, que le projet initial "doit être définitivement abandonné" et que le département doit "délibérer sur le choix" entre les alternatives.
Mme Royal a promis d'indemniser le Tarn en "contrepartie" de l'abandon "définitif" du projet initial.
Les zadistes, qui s'estiment victimes d'une séquestration, appellent quant à eux à un rassemblement mercredi dans la ville de Gaillac, principale ville de la zone à une vingtaine de kilomètres de là, en vue "d'un convoi alimentaire" vers la Zad.
Les mêmes zadistes appellent à une "marche de solidarité avec les assiégés" partant de Toulouse mercredi pour rejoindre Sivens le lendemain et converger vers le Conseil général à Albi vendredi.
A Paris, les porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ont lancé un appel "au calme pour éviter tout nouvel affrontement" dans un communiqué.
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