Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, a mis la gauche en émoi lundi en évoquant à quelques semaines des élections départementales une supposée collusion "FNPS", au lieu, selon elle, de faire des propositions nouvelles.
"Voter pour le FN au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second. C'est le FNPS! Voter pour l'UMP n'a jamais en revanche fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c'est le FNPS", affirme le président de l'UMP dans Le Figaro. La présidente du FN, Marine Le Pen, emploie elle très souvent l'expression "UMPS" pour renvoyer dos à dos UMP et PS.
"Le Front national profite de la politique du Parti socialiste, et après le Front national fait élire le Parti socialiste", a renchéri l'ex-ministre Brice Hortefeux, proche de M. Sarkozy, en référence à la législative partielle dans le Doubs où le candidat socialiste l'a emporté le 8 février au second tour face à la candidate frontiste, l'UMP ayant été éliminé au premier tour.
Cette sortie de l'ancien chef de l?État a suscité des réactions courroucées à gauche.
"Après lui avoir ouvert la porte avec ses +Buissonneries+, il le met sur le même plan que le Parti socialiste, un parti républicain, lui!" s'est emporté le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, en allusion à l'ancien conseiller du président Patrick Buisson.
Thierry Mandon, secrétaire d?État à la Réforme de l'Etat, a lui qualifié d'"incompréhensible" l'argument du "FNPS" présenté par Nicolas Sarkozy pour dissuader de voter pour le parti de Marine Le Pen.
"Il y a un vrai sujet de crédibilité de propositions et à mon avis, cela explique une des raisons de la montée du Front national: la faiblesse du programme de l'UMP, ces propositions qui ne sont, ni plus ni moins, que revenir à une politique qui a échoué", a dénoncé M. Mandon.
Jean-Marie Le Guen (Relations avec le parlement) "trouve ça assez consternant". "Ce sont des jeux politiciens qui ne veulent rien dire à personne." Dans cette interview, "pas un mot sur son bilan", "pas une proposition nouvelle", a-t-il accusé.
"Ce qui me choque dans cette affaire et qui sera grave à mon avis pour lui, c'est qu'il ne combat pas le FN sur le terrain des idées, des valeurs", a poursuivi Jean-Marie Le Guen. "Il croit pouvoir s'en sortir par une petite man?uvre politicienne. Ça ne parle plus à personne."
A droite, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a dit ne pas croire à une collusion "FNPS" et dénoncé des "politicailleries", dont les Français seraient fatigués.
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