La situation restait calme dimanche dans l'Est séparatiste de l'Ukraine, malgré les craintes d'une nouvelle escalade relancées par la mort d'un photographe et d'un volontaire en dépit du cessez-le-feu, à la veille d'une rencontre à Bruxelles entre Ukrainiens et Russes sur leur différend gazier.
"Nous n'avons eu connaissance d'aucun tir de la part des rebelles", dans la nuit de samedi à dimanche, a déclaré le service de presse de l'opération militaire dans l'est de l'Ukraine.
Peu avant, entre 18h et minuit heure locale, les militaires ukrainiens ont néanmoins accusé les rebelles d'avoir tiré cinq fois sur leurs positions, notamment à l'arme automatique.
Les insurgés ont entre autres visé le village de Chyrokine, à une quinzaine de kilomètres de Marioupol, sur les bords de la mer d'Azov, et une zone proche de Debaltseve, noeud ferroviaire à mi-chemin entre les capitales séparatistes de Donetsk et de Lougansk.
Ville de 25.000 habitants avant la guerre, Debaltseve a récemment été reprise par les rebelles, en dépit de l'entrée en vigueur le 15 février d'un nouveau cessez-le-feu, prévu par les accords de paix de Minsk 2.
Malgré l'accalmie relative, le conflit a fait deux nouveaux morts samedi : le photographe du quotidien ukrainien Segodnia Serguiï Nikolaïev, et un combattant du groupe nationaliste paramilitaire Pravy Sektor, qui ont été tués à Piski, village proche des ruines de l'aéroport de Donetsk.
Vendredi, la présidente du Groupe de contact de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) sur l'Ukraine, Heidi Tagliavini, avait estimé devant le Conseil de sécurité de l'ONU que le conflit ukrainien était "à la croisée des chemins avec le risque d'une nouvelle escalade".
Les regards sont notamment tournés vers Marioupol, port stratégique sur la mer d'Azov et dernière grande ville de l'Est rebelle sous le contrôle de Kiev où l'armée ukrainienne dénonce depuis des jours une concentration de troupes ennemies et le survol de drones.
La prise de Marioupol constituerait une étape-clé pour créer un pont terrestre entre la Russie et la Crimée, qui, bien qu'annexée par Moscou, reste très dépendante de Kiev pour ses approvisionnements en eau et en électricité.
Kiev et les Occidentaux accusent Moscou d'armer la rébellion séparatiste prorusse et d'avoir déployé des troupes régulières dans l'est de l'Ukraine. La Russie, quant à elle, dément toute implication dans le conflit, ayant fait plus de 5.800 morts selon l'ONU qui doit présenter lundi un nouveau rapport sur la situation des droits de l'homme dans la zone.
- Député ukrainien arrêté à Moscou -
Réagissant à la mort vendredi soir de l'opposant russe Boris Nemtsov, le président ukrainien Petro Porochenko a lié le drame à la situation en Ukraine.
Il a assuré que l'ancien vice-Premier ministre, tué quelques heures après avoir appelé les Russes à manifester dimanche contre "l'agression" de Vladimir Poutine en Ukraine, s'apprêtait à "rendre publiques les preuves de la participation des troupes russes au conflit en Ukraine".
Dimanche, peu avant le début d'une marche à Moscou à sa mémoire, un député ukrainien, Alexeï Gontcharenko, a été arrêté et interrogé par la police russe.
M. Gontcharenko est entendu en raison de "crimes commis contre un citoyen russe au moment des événements tragiques d'Odessa" le 2 mai, lorsque l'incendie criminel d'un bâtiment public de cette ville du sud de l'Ukraine avait fait plus de 40 morts, brûlés vifs, principalement des militants prorusses, après des affrontements avec des militants proukrainiens.
L'avocat du député, Nikolaï Polozov, a fait savoir dans la soirée que son client avait pu quitter le commissariat, ajoutant qu'il comparaîtrait toutefois lundi devant un tribunal pour "refus d'obtempérer".
- Réunion sur le gaz -
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