L'organisation de combats de coqs dimanche à Gondecourt (Nord) a donné lieu dans l'après-midi à des altercations verbales opposant une vingtaine de défenseurs des animaux, postés à l'entrée du gallodrome, à plusieurs éleveurs de coqs de combat (coqueleux) venus assister au spectacle.
"Psychopathes", "la honte", "combats de coqs, publics en toc", ont notamment crié les militants de la fondation Brigitte Bardot (FBB) et de Cause animal nord (CAN), tandis que les coqueleux et le public pénétraient en voiture ou à pied dans la cour menant au bâtiment improvisé en gallodrome, habituellement une annexe d'école maternelle.
Si la plupart des coqueleux se sont contentés de sourire ou de faire des gestes d'agacement avant de se rendre aux combats prévus à 16H30, certains ont répliqué, lançant: "avant les animaux il y a l'homme", ou encore "on n'oblige pas" les coqs.
Les associations appuient leur contestation sur une loi de 1964, selon laquelle aucun nouveau gallodrome ne peut être construit, et aucun combat de coqs autorisé s'il ne s'inscrit pas dans une tradition ininterrompue. Selon elles, les combats à Gondecourt même n'avaient repris que depuis un ou deux ans.
Mais le préfet du Nord, qu'elles ont sollicité dès jeudi par courrier, a affirmé dans sa réponse, dont l'AFP a obtenu copie, que "selon la jurisprudence, la notion de tradition ininterrompue doit s'étendre au-delà des limites de la commune dès lors que celle-ci s'inscrit dans un ensemble démographique uni par la même culture ()".
Au-delà de la loi, c'est la pratique même qui est dénoncée par les associations: "les animaux ne sont pas là pour divertir les humains", a plaidé auprès de l'AFP Anthony Blanchard, président de CAN, devant le gallodrome.
"Organiser les combats de coqs dans une école l'école est un lieu d'empathie et de culture et non un lieu de torture", a ajouté M. Blanchard, décrivant un élevage des coqs "cruel, où les ergots sont coupés pour être remplacés par des aiguilles".
"Ca existe depuis 250 ans. Vous vous étonnez que les gens perdent leurs racines, la racine c'est ça (), c'est le seul loisir des pauvres gens", a martelé de son côté Michel Bauvin, venu assister aux combats.
Le maire de Gondecourt, Régis Bué, a regretté auprès de l'AFP qu'"on va de plus en plus vers de bons sentiments (). Ca évolue est-ce qu'il faut précipiter la fin de ces activités-là", s'est-il interrogé.
Le Nord/Pas-de-Calais est la seule région de France métropolitaine où ces combats sont encore autorisés.
La Fédération des "coqueleux" du nord de la France revendiquait début 2013 quelque 2.000 licenciés.
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