Le président Vladimir Poutine s'est engagé samedi à tout faire pour châtier les assassins de l'opposant Boris Nemtsov, dont le meurtre a choqué les dirigeants occidentaux et l'opposition en Russie, les alliés du Kremlin dénonçant une "provocation" visant à "déstabiliser le pays".
"Tout sera fait pour que les organisateurs et exécutants de ce crime lâche et cynique reçoivent le châtiment qu'ils méritent", a affirmé M. Poutine dans un message de condoléances adressé à la mère de M. Nemtsov.
Alors que la police était toujours à la recherche du ou des assassins, plusieurs milliers de personnes ont déposé des fleurs et des bougies samedi sur le pont, à proximité des murs du Kremlin, où l'opposant de 55 ans a été tué la veille peu avant minuit alors qu'il se promenait à pied avec une jeune femme venue d'Ukraine et présentée comme sa compagne.
"Quand j'ai appris la nouvelle, je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit", raconte Valentina Dmitrieva. "Pour nous, les gens simples, c'est une énorme perte. C'était quelqu'un qui était de notre côté. C'est ainsi que je l'ai toujours considéré."
"Nemtsov était de ma génération, c'est comme si on m'avait aussi tiré dessus. C'est un coup fatal qu'on a porté sur la tête de toute notre démocratie, de tous nos espoirs", abonde Alexandre Badiev, un retraité de 59 ans.
Une marche de l'opposition à travers le centre de Moscou en hommage à Boris Nemtsov a par ailleurs été autorisée. Elle se déroulera dimanche après-midi.
- "Odieux assassinat" -
Selon le Comité d?enquête de Moscou, le meurtre de Boris Nemtsov, ancien vice-Premier ministre de Boris Eltsine devenu un opposant radical à Poutine, a été "minutieusement planifié", d'après les premiers éléments disponibles.
"Vers 23h15, une voiture s'est approchée d'eux, quelqu'un a tiré des coups de feu, dont quatre l'ont touché dans le dos, causant sa mort", a déclaré la porte-parole du ministère de l'Intérieur, Elena Alexeeva, à la chaîne de télévision Rossiya 24.
Les dirigeants occidentaux, dont le président américain Barack Obama, n'ont pas tardé à condamner samedi "le meurtre brutal" de l'opposant et à appeler à une enquête efficace.
Le président français François Hollande a pour sa part dénoncé "un odieux assassinat" et salué la mémoire d'un "défenseur courageux de la démocratie", la chancelière allemande Angela Merkel appelant M. Poutine à faire la lumière sur ce "meurtre lâche".
"Il (Boris Nemtsov) était un pont entre l'Ukraine et la Russie, et ce pont a été détruit par les coups de feu d'un assassin. Je pense que ce n'est pas par hasard", a réagi de son côté le président ukrainien Petro Porochenko.
Quelques heures avant d'être assassiné, M. Nemtsov avait appelé les Russes sur l'antenne de la radio Echo de Moscou à manifester dimanche dans la capitale russe contre l"'agression de Vladimir Poutine" en Ukraine. Cette manifestation a été annulée pour se transformer en marche à la mémoire de l'opposant.
L'ancienne dissidente et opposante au Kremlin, Lioudmila Alexeeva, a résumé le sentiment de ceux qui soutenaient Boris Nemtsov dans sa lutte contre les autorités : "C'est un épouvantable assassinat politique".
"C'est une terrible tragédie pour tout le pays", a également réagi l'ancien ministre des Finances de Vladimir Poutine, Alexeï Koudrine.
- Toutes les pistes étudiées -
Du côté des alliés du Kremlin, l'accent était mis avant tout sur l'aspect "provocateur" de cet assassinat et les risques de déstabilisation pour la Russie.
"Poutine a déclaré que cet assassinat brutal portait les marques d'un meurtre commandité et avait tout d'une provocation", avait immédiatement indiqué son porte-parole, Dmitri Peskov.
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