Le médiateur de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura est arrivé samedi à Damas pour une nouvelle mission destinée à finaliser un accord sur une suspension des combats à Alep, la grande ville du nord ravagée par la guerre.
Sur le front des combats, les forces du régime appuyées par le Hezbollah libanais ont effectué une percée dans le sud du pays tandis que des jihadistes du Front Al-Nosra ont pris une base importante dans le nord.
Alors que le conflit dévastateur et complexe va entrer le 15 mars dans sa cinquième année sans aucune solution en vue, M. de Mistura devait relancer les efforts afin d'obtenir un cessez-le-feu provisoire à Alep pour permettre l'entrée des aides humanitaires.
A l'issue d'une précédente mission début février, il avait indiqué que le régime de Bachar al-Assad était disposé à suspendre les hostilités à Alep pendant six semaines "à partir d'une date qui sera annoncée à Damas".
M. de Mistura "souhaite commencer à mettre en place son projet le plus vite possible", a dit samedi l'un de ses conseillers. Les entretiens du médiateur doivent débuter dimanche.
Selon le vice-ministre des Affaires étrangères syrien Fayçal Moqdad, M. de Mistura a proposé de commencer à geler les hostilités à Alep dans les quartiers de Salaheddine et Seif al-Dawla, divisés entre régime et rebelles. Le régime veut commencer par Salaheddine.
- Faire d'Alep un exemple -
Le gel localisé des combats a été l'idée phare de M. de Mistura depuis sa nomination en juillet. L'ONU espère ensuite étendre cette trêve locale à d'autres zones et encourager ainsi un règlement politique du conflit qui a fait plus de 220.000 morts en quatre ans et poussé à la fuite plus de la moitié de la population.
Les principales agences de L'ONU sont prêtes à entrer dans Alep "le jour même" où une trêve y sera décrétée pour apporter de l'aide à la population, selon le Programme alimentaire mondial.
Entretemps à Kilis, localité turque frontalière de la Syrie, des opposants et des membres de la société civile d'Alep devaient se réunir en présence du chef de l'opposition en exil Khaled Hoja "pour annoncer dimanche leur position sur l'initiative de de Mistura", selon un opposant.
Déclenché le 15 mars 2011 par une contestation populaire violemment réprimée, le conflit en Syrie s'est transformé en une guerre entre régime et rebelles avant l'entrée en jeu de jihadistes venus pour la plupart de l'étranger.
Il s'est complexifié avec les combats entre rebelles syriens et jihadistes devenus ennemis, même si tous deux continuent à combattre le régime. Et la rapide montée en puissance de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), qui s'est emparé de vastes régions dans le nord-est, a éclipsé la rébellion contre le régime.
En l'absence de toute possibilité de solution politique dans l'immédiat, les combats continuent de faire rage entre les multiples protagonistes.
- Réouverture du musée irakien -
Depuis vendredi soir, à une cinquantaine de km au sud-ouest de Damas, l'armée aidée du Hezbollah libanais, des conseillers des Gardiens de la révolution iraniens et des miliciens chiites irakiens s'affronte à des factions rebelles et du Front Al-Nosra, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Les forces pro-régime ont avancé et pris trois villages et plusieurs collines dans la province de Deraa, avec le soutien de l'aviation" syrienne, a précisé l'OSDH.
L'objectif est d'arriver jusqu'à la ligne d'armistice avec Israël sur le plateau du Golan occupé par l'Etat hébreu, et de couper la route aux rebelles se rendant du sud vers Damas.
Alors que dans le sud rebelles et Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, combattent côte à côté, la situation est différente dans le nord.
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