Après avoir lancé "l'Appel de Manille" pour exhorter le monde à trouver un accord sur le climat en décembre à Paris, François Hollande a fait vendredi le serment d'y parvenir sur l'île philippine de Guiuan, symbole des ravages du réchauffement climatique.
"Je suis venu ici, chez vous, à Guiuan, pour montrer au monde entier ce qu'avait été le désastre, le typhon que vous avez subi, vos maisons détruites, votre port de pêche abîmé, votre église effondrée, votre marché dévasté", a lancé le chef de l'Etat français devant la population de l'île.
"Mais je voulais aussi montrer au monde entier ce qu'étaient votre courage, votre force, votre résilience", a-t-il enchaîné.
Le temps d'une escale de près de trois heures, François Hollande, accompagné de nombreuses personnalités parmi lesquelles les actrices Marion Cotillard et Mélanie Laurent ainsi que de son "envoyé spécial pour la protection de la planète" Nicolas Hulot, a pris la mesure de la violence inouïe du super typhon qui avait frappé cette île de 47.000 habitants le 8 novembre 2013.
Haiyan et ses vents soufflant à 230 km/h avaient fait ce jour-là plus de 7.350 morts aux Philippines. Sur la seule île de Guiuan, la première terre qu'il avait rencontrée sur son passage, 110 morts et 3.625 blessés avaient été dénombrés mais le bilan aurait été bien plus lourd encore si une vaste opération d'évacuation préventive n'avait été menée.
"Les vents les plus violents ont frappé d'abord nos côtes si bien que nous étions comme à Ground Zero (le site du World Trade Center après le 11 septembre à New York), a raconté le maire, Christopher Sheen Gonzales.
L'île porte encore, bien visibles, les stigmates du typhon avec ses forêts de cocotiers dévastées et ses innombrables constructions de fortune en tôle ondulées. Signe de sa reconstruction inachevée, le président français qui devait faire le vol depuis Manille à bord d'un Airbus militaire A400M de l'armée de l'air française a finalement emprunté un petit appareil des forces philippines. La piste semblait trop fragile pour accueillir l'avion français.
François Hollande a parcouru les routes et les rues de Guiuan en compagnie aussi du patriarche orthodoxe Bartholomée Ier. "La foi en Dieu donne du courage et de l'espoir aux gens même dans les conditions les plus mauvaises", a observé celui que l'on surnomme "le patriarche vert" en raison de son engagement écologique, très ému devant les décombres de l'église romane.
- 'Je verrai vos visages' -
"Nous avons encore besoin de maisons solides et pérennes", a souligné pour sa part le maire de l'île.
La France avait dégagé 1,5 million d'euros d'aide en nature pour venir en aide aux Philippines après le passage d'Haiyan. Et François Hollande a promis cette fois la même somme pour Guiuan. Elle ira à l'ONG française Acted qui entend reconstruire 300 logements, soutenir les maigres revenus des cultivateurs et préparer l'île à de nouveaux "événements climatiques extrêmes".
Jeudi, le président français et son homologue philippin Benigno Aquino avaient appelé la communauté internationale "à conclure un accord ambitieux, équitable et universel sur le climat" lors de la Conférence mondiale sur le climat que la France réunira fin décembre à Paris sous l'égide de l'ONU.
"Quand je l'ouvrirai, cette conférence, je verrai vos visage", a lancé le chef de l'Etat français sur l'île pavoisée aux couleurs françaises. Et si c'était "un succès, je reverrais vos visages et je vous dirais que nous avons agi au nom du monde et de votre commune pour ne plus jamais revoir ce que vous avez vécu", a-t-il enchaîné avant de conclure dans un anglais hésitant: "I promise you that we will succeed in Paris" (je vous promets que nous réussirons à Paris).
Au terme de cette visite de deux jours aux Philippines, la première d'un président français depuis l'indépendance de l'archipel acquise en 1947, François Hollande devait encore rencontrer la communauté française avant de regagner Paris.
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