Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a appelé vendredi les députés du Bundestag à approuver une extension de l'aide financière à la Grèce décidée mardi par les Européens, jugeant cette décision "pas facile" mais nécessaire pour éviter le pire.
Avant un vote attendu en fin de matinée, M. Schäuble a critiqué à plusieurs reprises l'attitude du gouvernement grec d'Alexis Tsipras. La décision de prolonger l'aide "n'est pas facile pour moi non plus, mais je demande à chaque député de ne pas la désapprouver car nous causerions à notre peuple et à notre avenir de trop gros dégâts", a-t-il affirmé, très applaudi.
Dans un discours au ton grave, le ministre allemand a invoqué la responsabilité de Berlin pour l'Europe, soulignant le rôle que celle-ci avait joué pour la paix et la prospérité de l'Allemagne après la Deuxième guerre mondiale. "Nous, Allemands, devons tout faire pour que l'Europe reste unie", a-t-il martelé.
Mais "nous ne pouvons le faire seuls", a-t-il ajouté, soulignant la responsabilité des autres pays, notamment des Grecs, "à se tenir aux mesures qui sont nécessaires".
"Les discussions avant et après les élections grecques n'ont pas rendu cette décision (de prolonger l'aide au pays) plus facile. Les discussions des derniers jours et des dernières heures non plus, pour le dire avec beaucoup de retenue amicale", a ajouté M. Schäuble, en référence aux véléités du gouvernement grec de gauche radicale, élu en janvier, de remettre en cause le cap de la rigueur budgétaire et des réformes de compétitivité, même s'il a finalement cédé aux pressions de ses créanciers (UE, FMI, BCE).
"La base" de l'accord de prolongation de l'aide "que je soumets au Bundestag, c'est l'engagement du gouvernement grec à vouloir se conformer au programme sans aucune réserve, sans aucune limite. Il faudra en rester là", a martelé le ministre. L'accord présent "ne porte pas sur de nouveaux milliards pour la Grèce, il ne porte pas sur de quelconques changements au programme existant", a-t-il affirmé.
Rendant hommage aux réformes menées au Portugal, en Irlande, en France ou en Italie, il a souligné l'isolement d'Athènes. "La Grèce seule ne peut pas décider en Europe du meilleur chemin à suivre", a-t-il prévenu.
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