La directrice générale de l'UNESCO a demandé jeudi une réunion de crise du conseil de Sécurité des Nations unies après les destructions par les jihadistes de l'Etat islamique de sculptures pré-islamiques au musée de Mossoul dans le nord de l'Irak.
"Cette attaque est bien plus qu'une tragédie culturelle, c'est également une question de sécurité parce qu'elle alimente le sectarisme, l'extrémisme violent et le conflit en Irak", a dénoncé la responsable de l'UNESCO Irina Bokova dans un communiqué après la diffusion d'une vidéo mise en ligne par l'EI.
"C'est pourquoi j'ai immédiatement contacté le président du Conseil de sécurité pour lui demander de convoquer une réunion d'urgence du conseil sur la protection du patrimoine irakien en tant qu'élément faisant partie intégrante de la sécurité du pays", a-t-elle précisé.
Le groupe Etat islamique a mis en ligne jeudi une vidéo montrant des militants en train de faire tomber des statues de leur socle et de les détruire à coups de masse. Ils ont vandalisé les collections du musée de Mossoul, qui renferment des objets inestimables des périodes assyrienne et hellénistique, datant de plusieurs siècles avant l'ère chrétienne.
Dans une autre scène de cette vidéo de 5 minutes, ils ont également recours à un perforateur pour défigurer un imposant taureau ailé assyrien en granit, sur le site archéologique de la porte de Nergal à Mossoul, ville contrôlée par les jihadistes depuis l'été.
Ce taureau a un jumeau, exposé au British museum de Londres.
"Fidèles musulmans, ces sculptures derrière moi sont des idoles pour les peuples d'autrefois qui les adoraient au lieu d'adorer Dieu", déclare un jihadiste en s'adressant à la caméra.
Des experts ont confirmé et déploré ces destructions, qu'ils ont comparées à la démolition des Bouddhas de Bamiyan par les talibans en Afghanistan en 2001.
Selon Mme Bokova certaines des statues détruites dans la vidéo venaient de l'ancienne cité de Hatra classée au patrimoine culturel mondial de l'UNESCO, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Mossoul, deuxième ville d'Irak.
Elle a également indiqué que ces destructions étaient une violation de la résolution 2199 adoptée par le Conseil de Sécurité de l'Onu début février pour tenter d'empêcher le trafic des antiquités volées en Irak et en Syrie, et qui sont considérées comme une source-clé de financement pour le groupe EI.
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