Le président français François Hollande est arrivé jeudi aux Philippines pour une viste de 48 heures dominée par les enjeux du réchauffement climatique, à dix mois de la conférence mondiale sur le climat que la France accueillera fin décembre à Paris.
Au premier jour de cette visite, un "Appel de Manille" en faveur d'un accord à Paris sera lancé par la voix de Marion Cotillard, Oscar 2008 de la meilleur actrice pour son rôle dans "La Môme". Vendredi, François Hollande fera une brève escale sur l'île de Guiuan, ravagée par le typhon Haiyan en 2013.
"Un président français visite enfin les Philippines pour la première fois depuis que des relations diplomatiques ont été nouées avec la France en 1947", se félicitait jeudi le quotidien anglophone "The Philippine Star".
Le chef de l'Etat français avait proclamé fin novembre sa volonté de "laisser une trace" dans l'histoire en arrachant un "accord historique sur le climat" - universel et contraignant- à l'issue de la conférence de Paris qui doit réunir 195 pays.
Se disant "effrayé" par les conséquences du réchauffement climatique, François Hollande parcourt le monde depuis plusieurs mois pour appeler à la mobilisation, des Nations unies au Forum de Davos et du Canada aux îles du Pacifique.
La France entend ainsi éviter à tout prix la réédition de l'échec de la Conférence de Copenhague en 2009.
L'archipel des Philippines est l'un des pays les plus touchés au monde par l'élévation des températures. D'une violence inouïe, sans précédent dans les annales, le super typhon Haiyan et ses vents soufflant à 230 km/h avaient fait plus de 7.350 morts le 8 novembre 2013, rasant villes et villages.
Chaque année, les Philippines, un pays en développement de 100 millions d'habitants, sont balayées de juin à octobre par une vingtaine de violentes tempêtes et de typhons. Et leur fréquence augmente.
- Séquelles du super typhon Haiyan -
Peu après son arrivée à Manille, François Hollande devait intervenir devant les milieux d'affaires français et philippins avant d'ouvrir un forum de la société civile sur la préparation de la conférence de Paris et de s'entretenir avec son homologue philippin Benigno Aquino.
La délégation française est à l'aune de ces enjeux avec le patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée Ier, surnommé le "Patriarche vert" en raison de ses convictions écologiques, des responsables de l'ONU et d'ONG ainsi que l'"envoyé spécial pour la protection de la planète" du président Hollande, Nicolas Hulot.
Marion Cotillard ainsi qu'une autre actrice française, Mélanie Laurent, y figurent en raison de leur engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Trois membres du gouvernement, Laurent Fabius (Affaires étrangères), Ségolène Royal (Ecologie) et Annick Girardin (Francophonie et Développement) accompagnent également le président français aux côtés de dirigeants d'entreprises porteurs de projets "verts" (RATP, Suez environnement ou PME engagées dans des projets de centrales solaires) mais aussi de lycéens des Mureaux (région parisienne) engagés dans une simulation de négociations climatiques.
Sur l'île de Guiuan où il fera escale brièvement vendredi matin avant de regagner Paris, François Hollande constatera de visu les lourdes séquelles du typhon Haiyan.
Aux yeux de Paris, les Philippines sont un "interlocuteur privilégié" dans la perspective de la conférence de Paris, incarnant une "voix progressiste parmi des pays en développement" alors que certains cultivent "une opposition nord-sud" avec les pays émetteurs de gaz à effet de serre.
"Le président Hollande doit prendre l'engagement - en France et à l'étranger - d'en finir avec les énergies fossiles et nucléaire au profit de la transition vers les énergies renouvelables, en mettant un terme à l'injustice sociale et climatique qui frappe des pays comme les Philippines", a exhorté Greenpeace jeudi.
Mais au-delà des enjeux environnementaux, cette visite d'Etat, explique-t-on à l'Elysée, s'inscrit dans une "politique asiatique de la France en direction de ce type de pays à fort potentiel de croissance et démographique" avant d'autres déplacements au Vietnam, en Corée du Sud ou en Chine.
Les relations économiques, avec la signature d'accords dans des domaines eux aussi "verts" (extension du métro de Manille, énergies renouvelables, adduction et traitement de l'eau), la lutte contre le terrorisme ou les différends maritimes en mer de Chine seront ainsi au menu des échanges aux côtés des questions climatiques.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.