La défense de François-Marie Banier, principal prévenu au procès Bettencourt, dans son dernier jour, a farouchement défendu mercredi l'idée d'un libre "choix" de la "fée Liliane" Bettencourt en faveur de son confident et ami, couvert de donations et libéralités.
Banier, "c'est le choix qu'elle a fait", a affirmé Me Laurent Merlet, premier des avocats du dandy à plaider devant le Tribunal correctionnel de Bordeaux, qui juge depuis un mois dix personnes pour "abus de faiblesse", "recel" ou "blanchiment", portant sur des centaines de millions d'euros, au détriment de la richissime héritière du groupe de cosmétiques L'Oréal.
"On peut trouver choquant de choisir un ami pour le couvrir d'or, mais cela n'en fait pas un acte abusif" du point de vue du droit, a rappelé l'avocat, qui a plaidé la relaxe du photographe de 67 ans. Trois ans de prison et 375.000 euros d'amende ont été requis contre lui par le Parquet, soit la peine maximale.
Avec un débit rapide, presque mécanique, mais assuré et sans note, s'appuyant sur nombre de télécopies, de lettres, de la milliardaire à François-Marie Banier, l'avocat s'est attaché à mettre en relief le libre arbitre de la vieille dame, au moment des dons, d'actes notariés qui, pour beaucoup, n'étaient que "confirmations de décisions" prises des années auparavant, parfois dans les années 90, bien avant la période (2006-2010) des faits poursuivis. Et chaque année, "la fée Liliane régularise les dons, les donations".
S'appuyant sur la riche correspondance de Liliane à son confident, l'avocat a souligné qu'elle avait "parfaitement conscience" au fil des années de sa propre situation et de ce qui se passe autour d'elle: conscience de ses douleurs, de ses hauts et de ses bas, fin 2006 par exemple après sa chute lors de vacances aux Baléares. Ou conscience de qui est Banier lui-même, lorsqu'en 2010 elle lui écrit une lettre, à la veille d'une comparution à Nanterre, lui demandant: "Gardez votre sang-froid, maîtrisez vos impulsions".
François-Marie Banier, photographe en vogue dans les années 70-80, est jugé pour des "abus de faiblesse" portant sur plus de 400 millions d'euros (dons manuels, libéralités, contrats d'assurance-vie). Montants contestés par Me Merlet, qui estimera qu'entre les dates de prévention et l'argent non-perçu ou rendu, il ne reste à l'artiste que "104 millions d'euros" liés aux faits poursuivis.
Liliane Bettencourt "n'est pas cette chose décrite par le Ministère public", a résumé Me Merlet, en affirmant que "ni plus, ni moins, elle n'a jamais voulu que donner" à M. Banier tout ce qu'elle lui a donné. "Respectez-la dans ses choix!".
Après les avocats de M. Banier, plaideront mercredi ceux de l'ex-gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, également jugé pour "abus de faiblesse" et "blanchiment".
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