Shampooing quotidien, alimentation noble et box individuel de 60 m2. Déesse, vache charolaise de 1.200 kg, bénéficie dans sa ferme à Oudry (Saône-et-Loire) de soins de luxe pour être fin prête pour le Salon de l'Agriculture de Paris.
Habituée des concours, cette vache docile âgée de 7 ans, se laisse bichonner par les trois personnes qui s'affairent autour d'elle, à la veille de son départ pour la capitale. Après les deux shampooinages, la robe blanche de la belle est peignée et ses cornes poncées. Quelques coups de tondeuse sur le sommet du crâne et de la queue donnent la touche finale à sa toilette.
Contrairement à ses congénères, Déesse est nourrie deux fois par jour pour que son organisme assimile mieux la préparation à base de luzerne, maïs et céréales qui lui est servie.
"Déesse a toutes les caractéristiques d'une bonne charolaise : sa cornure blanche, un bon galbe sur le train arrière, une finesse de peau, qui font que le produit (la viande, ndlr) devrait avoir une qualité exceptionnelle", explique son éleveur, Serge Vincent, 59 ans. L'agriculteur au fort accent bourguignon croit aux chances de victoire de sa vache au concours général de Paris, où elle a déjà fait trois fois deuxième entre 2011 et 2013.
Cette année, la jeune velle de Déesse, Lucy, née mi-décembre, fera aussi partie du voyage à Paris. A la ferme, elle est déjà l'objet de toutes les attentions. Sa "tête", son "montant dans les avants" et sa "bonne épaisseur de dos" en font une bête "prometteuse", qui lors du concours, pourrait finir de convaincre les jurés, se félicite M. Vincent.
L'éleveur compare le concours général de Paris "aux Jeux olympiques". Et pour la préparation de ses championnes, il ne compte ni ses heures, ni l'investissement financier. Au total, les frais pour participer au Salon de l'Agriculture s'élèvent à "2.000 euros", dont "500 euros" de transport pour les animaux.
"C'est difficile de dire si on retombe sur nos pieds ou non" sur le plan économique, dit-il.
- 'fierté' et 'publicité' -
Remporter jeudi le prestigieux concours général apporterait "une fierté" et "un peu de publicité pour l'élevage", selon M. Vincent.
Ce concours s'envisage "plus avec le coeur qu'avec les finances", souligne son épouse, Marie-Rose, 59 ans.
Selon sa femme, "c'est l'aboutissement de sa carrière" et "une satisfaction personnelle" pour son époux, qui "toute sa vie, a travaillé à améliorer le cheptel pour avoir des bêtes de qualité".
Les concours et le "nombre d'heures incalculables" qu'ils réclament sont une affaire de "passion", estime Marie-Rose, qui assurera le remplacement de son mari sur l'exploitation pendant son séjour à Paris.
Parmi les motivations de M. Vincent, "représenter la région", berceau de la race charolaise, fait aussi partie de la "fierté" du Bourguignon.
La race charolaise, qui s'est développée au coeur de la Saône-et-Loire à partir du XVIIIe siècle, est présente actuellement dans plus de 70 pays dans le monde grâce à sa grande capacité d'adaptation.
Le Pays du Charolais-Brionnais porte depuis 2011 un projet de candidature au patrimoine mondial de l'Unesco pour y faire inscrire "le paysage dans lequel cette race s'est développée", précise Dominique Fayard, chargée de mission au syndicat mixte du Pays charolais-brionnais.
"Notre objectif est de déposer un dossier dans les deux ou trois ans qui viennent", prévoit-elle.
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