Au moins cinq drones ont été aperçus survolant Paris dans la nuit de lundi à mardi, aux abords de l'ambassade des Etats-Unis, de la Tour Eiffel ou de la Concorde, mobilisant les services de police qui n'ont pu mettre la main sur leurs pilotes.
Ces vols sont intervenus alors que Paris est quadrillée par de très nombreuses forces de l'ordre en raison du plan Vigipirate mis en place depuis les attentats début janvier contre Charlie Hebdo et un supermarché casher.
Le premier drone a été vu peu après minuit survolant l'ambassade américaine, située dans le VIIIe arrondissement. Assez rapidement, en raison du caractère sensible des lieux, les premiers services de police présents ont tenté de suivre l'appareil qui "a continué son survol vers les Invalides", a expliqué une source proche de l'enquête, avant que les policiers ne perdent sa trace.
Mais ensuite, entre 01h00 et 06h00, quatre autres drones ont été repérés, "Tour Eiffel, tour Montparnasse, Concorde.. ils ont été vus survolant de nombreux lieux parisiens", a assuré cette source.
Durant près de six heures, la plupart des services de police de nuit ont été mobilisés dans la capitale pour essayer de repérer les pilotes de ces appareils, en vain. "Nous avons tout déployé pour tenter d'intercepter les pilotes mais ils n'ont pas été détectés", a regretté une source.
Si ce n'est pas la première fois que des drones sont aperçus dans la capitale - "cela nous arrive de temps en temps d'en repérer", a confié une source policière - jamais autant n'avaient été repérés "en une seule nuit".
"Il pourrait s'agir d'une action coordonnée mais nous n'en savons pas plus pour l'instant", a expliqué une source proche de l'enquête.
- Jeu? repérages? -
"Est-ce un jeu, des repérages pour une action future? L'enquête le dira", s'interroge perplexe un commissaire parisien. Aucune organisation n'a pour l'instant revendiqué une quelconque action.
Concernant le survol de l'ambassade des Etats-Unis, les investigations ont été confiées à la section de recherche de la gendarmerie des transports aériens (GTA). La police judiciaire parisienne a, elle, été chargée des autres survols.
La problématique de ces survols de drones n'est pas nouvelle.
Depuis quelques mois, plusieurs de ces appareils ont été repérés aux abords de sites sensibles, nucléaires notamment. Certains étaient simultanés, à plusieurs endroits distants de centaines de kilomètres au même moment, laissant penser qu'il pourrait s'agir d'opérations concertées. Les pilotes n'ont toujours pas été interpellés.
L'un des plus sensibles de ces vols a eu lieu dans la nuit du 28 au 29 janvier: de petits drones ont été détectés près de la rade de Brest abritant les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, site censé être le plus protégé de France.
Il y a un peu plus d'un mois, le 20 janvier, l'Elysée avait également été survolé par l'un de ces appareils.
"Il faut le reconnaître, pour l'instant avec les drones, on n'est pas forcément au point sur nos moyens d'action", a estimé une source policière.
"Face à ce phénomène nouveau, les forces de l'ordre tâtonnent, cherchent la parade", avait confié récemment à l'AFP le criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne Christophe Naudin.
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