De premiers jets de la liste des réformes grecques attendue avant la fin de la journée circulaient lundi entre Bruxelles et Athènes, le gouvernement grec espérant valider le laborieux compromis sur l'extension du financement du pays.
"La liste a été reçue", a indiqué à l'AFP une source européenne. "Elle n'est pas définitive et il est donc trop tôt pour l'évaluer", a-t-elle expliqué.
Un délicat travail est en cours pour finaliser cette feuille de route de réformes, ont précisé plusieurs sources à Bruxelles. Des "conseils" sont fournis aux autorités grecques pour que leurs propositions satisfassent les pays les plus exigeants comme l'Allemagne et l'Espagne, afin d'éviter un retour à la case départ et au spectre d'une sortie de la Grèce de l'euro.
L'accord de la dernière heure trouvé vendredi soir entre la Grèce et ses partenaires européens prévoit l'extension jusqu'à fin juin de l'aide européenne au pays à condition que le gouvernement de la gauche radicale Syriza présente d'ici lundi soir sa propre liste de réformes.
L'exécutif grec a l'espoir de faire entériner des mesures moins douloureuses pour la population que celles prévues dans le programme d'aide initial, en cours depuis 2010, renouvelé en 2012, et qui s'achève samedi.
- 'A Athènes de jouer' -
Le gouvernement Tsipras est confronté à de premières critiques en interne: le député européen et doyen de la gauche grecque Manolis Glezos, 92 ans, a vertement critiqué les concessions faites à la zone euro, et s'est "excusé auprès du peuple grec d'avoir participé à cette illusion".
La marge de manoeuvre est très étroite puisque la Grèce s'est engagée à ne pas faire déraper l'équilibre des finances publiques.
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici a plaidé lundi pour un programme "réaliste": "c'est logique qu'il y ait des mesures dans la philosophie ce de que souhaite Syriza" qui veut infléchir la politique d'austérité, mais "ils doivent tenir compte aussi de l'équilibre budgétaire", a-t-il déclaré sur une chaîne de télévision français
Même en cas de feu de vert de la zone euro sur les propositions du gouvernement Tsipras, le pays n'est pas sorti de l'ornière.
Selon le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, cité lundi dans le quotidien populaire Bild, "L'Europe a obtenu une pause pour souffler, rien de plus, certainement pas une solution. Maintenant, c'est au gouvernement d'Athènes de jouer".
La mise en oeuvre des réformes fera l'objet d'une évaluation en avril et la zone euro ne devrait pas, d'ici là, débourser l'argent restant dans le programme d'aide (7,2 milliards d'euros, dont 3,6 venant de l'UE)
Or, rappellent les économistes de Berenberg, Athènes "aura probablement besoin d'argent en mars pour honorer 2,2 milliards d'euros de remboursements de prêts, dont 1,4 milliard du FMI".
Et les finances grecques ne sont pas au mieux, affichant, selon le ministre d'Etat Nikos Pappas, un manque à gagner de 4 à 4,5 milliards d'euros ces derniers mois, par rapport aux prévisions.
- Prochaine étape: le Bundestag -
Les réformes envisagées par Athènes permettraient d'encaisser environ 7,3 milliards d'euros de recettes, affirme Bild lundi, citant les revenus attendus de l'offensive contre la contrebande de cigarettes et d'essence et la taxation des grandes fortunes.
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