François Hollande tracera les axes du plan contre l'antisémitisme et le racisme qui doit être présenté en mars en Conseil des ministres, lors du dîner du Crif, dont la 30e édition, lundi, prend une résonance forte, face à la flambée d'actes contre les Juifs.
Le chef de l'Etat le fera devant les quelque 700 invités de ce rendez-vous - très couru mais critiqué aussi - du Conseil représentatif des institutions juives de France, présidé depuis 2013 par Roger Cukierman (déjà à sa tête de 2001 à 2007).
Trois prix - au lieu d'un seul habituellement - seront remis lundi soir, dont l'un au jeune Malien naturalisé français, qui a aidé des Juifs à se cacher lors de la prise d'otages de l'Hyper Cacher, le 9 janvier.
Né à Lyon en 1943 sous l'Occupation nazie, le Crif est l'organe de représentation politique d'une communauté juive - la première d'Europe avec quelque 500.000 personnes - où l'inquiétude ne cesse de croître. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en pleine campagne électorale, l'a, au grand dam des autorités françaises, exhortée à rejoindre son "foyer", Israël.
François Hollande redira, a-t-on indiqué dans son entourage, "que les Français de confession juive sont des citoyens à part entière, ont toute leur place en France et que quand on s'attaque à un Juif, on s'attaque à la République elle-même".
Sont également attendus, le premier ministre, Manuel Valls, une douzaine de ministres, l'ex-président Nicolas Sarkozy, les anciens chefs de gouvernement Alain Juppé (UMP) et Edith Cresson (PS), de nombreux représentants des cultes, a-t-on indiqué au Crif.
A l'UMP, seront également là Bruno Le Maire, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet. Le PS sera représenté par le sénateur David Assouline.
Marine Le Pen, qualifiée lundi par M. Cukierman d'"irréprochable", n'est pas pour autant invitée. "Elle ne s'est jamais désolidarisée des propos de son père", a-t-il ensuite expliqué à l'AFP.
- "Complotisme" -
Mais il persiste à distinguer la dirigeante qui "n'a tenu aucun propos antisémite" et son parti, le FN, qui n'est "pas fréquentable".
Une distinction qui a fait bondir l'avocat et historien Serge Klarsfeld pour qui Mme Le Pen dirige un parti "qui porte le passif des prises de position antisémites du père", Jean-Marie Le Pen.
Nouveauté: ce n'est plus au Pavillon d'Armenonville, dans le Bois de Boulogne, mais dans un hôtel à Montparnasse que se déroule l'événement, marqué par le discours du président de la République.
Depuis le début de l'année, de l'attaque de l'Hyper Cacher à Paris aux attentats de Copenhague, François Hollande s'est exprimé très régulièrement contre l?antisémitisme, la dernière fois après la profanation d'un cimetière juif en Alsace, où il s'est rendu mardi.
Fidèle à ce rendez-vous annuel - qu'il a dûment honoré comme premier secrétaire du PS, puis jusqu'en 2012 et une fois élu à l'Elysée - il doit revenir sur le plan contre le racisme et l'antisémitisme qu'il avait esquissé en janvier devant le Mémorial de la Shoah, à Paris, et qui fera l'objet d'une communication en conseil des ministres en mars.
Y a travaillé notamment Gilles Clavreul, depuis novembre délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, après avoir été un collaborateur direct du président.
Ce plan, relève-t-on à l'Elysée, s'appuie sur quatre piliers: "La sanction avec notamment un durcissement de l'arsenal répressif contre tout acte à connotation raciste et antisémite, la transmission des valeurs républicaines tout au long de la vie, l'éducation, la lutte contre le complotisme antisémite et raciste sur les réseaux sociaux".
Le chef de l'Etat devrait insister sur ce point, qui préoccupe beaucoup la communauté juive et a été évoqué aux Etats-Unis par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avec les responsables des grands réseaux internet.
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