Grégory Baugé est redevenu maître de la vitesse dans les Mondiaux de cyclisme sur piste, dimanche après-midi à Saint-Quentin-en-Yvelines, trois ans après son dernier succès dans l'épreuve-reine des compétitions.
Baugé, 30 ans, a apporté à la France son quatrième titre, son troisième dans les disciplines olympiques. A 18 mois de Rio, les "Bleus" ont réussi un sans-faute encourageant dans les épreuves de sprint qui les remet complètement en selle pour l'objectif JO.
A titre personnel, Baugé a signé un retour fracassant dans le tournoi mondial de sprint qu'il n'avait plus disputé depuis son troisième titre en 2012. Après les JO de Londres, une amère déception pour lui (2 médailles d'argent), il avait observé une année sabbatique pour revenir progressivement dans l'allure.
"Greg sera certainement champion du monde tout à l'heure", avait prédit François Pervis après sa défaite en quart de finale contre son coéquipier. Le champion du monde 2014, déjà titré dans deux épreuves (keirin, kilomètre) à Saint-Quentin-en-Yvelines, avait pourtant fait déjouer son successeur au palmarès dans la première manche avant de s'incliner nettement dans les deux suivantes.
"Il a l'oeil du Tigre", avait ajouté Pervis, rigolard, en ajoutant espérer le succès de l'autre star de la piste française, son habituel rival. De fait, Baugé a plié rapidement la demi-finale dont il a gagné les deux manches face au champion de France, Quentin Lafargue, en nets progrès et présent pour la première fois dans le "dernier carré".
- L'or pour Coquard et Kneisky -
En finale, contre le Russe Denis Dmitriev qui avait eu recours à la "belle" pour se débarrasser au match précédent du rapide néerlandais Jeffrey Hoogland, Baugé a dominé nettement la première manche. Il s'est surpassé pour remonter son rival dans la seconde manche et le précéder d'une roue.
Dmitriev, qui a gardé pour conseil son ancien entraîneur, le Français Benoît Vêtu (ex-responsable du pôle de Hyères), est resté à la même place, sur le podium, qu'en 2013. Mais sa présence a apporté un lustre au succès de Baugé dans ce tournoi qui a tourné court pour le champion du monde 2013, l'Allemand Stefan Bötticher, le plus rapide en qualifications (sorti en 8e de finale), et plus encore pour le champion olympique, le Britannique Jason Kenny, sorti par la petite porte en 16e de finale.
Cette cinquième médaille d'or, sous les yeux de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy qui est venu encourager Baugé pendant sa concentration entre les deux manches de la finale, a permis aux Français d'égaler leur score de Cali (Colombie), où Pervis avait apporté à lui seul trois titres.
Le bilan français avait été enrichi quelques instants plus tôt par la paire de l'américaine. Bryan Coquard, impressionnant dans la répétition des sprints, et Morgan Kneisky, déjà titré en 2013, ont enthousiasmé le Vélodrome national pour gagner brillamment devant l'Italie et la Belgique.
A Saint-Quentin-en-Yvelines, le cyclisme français a retrouvé une équipe de poursuite, symbolisée par le néo-pro Julien Morice, médaillé de bronze à titre individuel. Son groupe de sprinteurs, surtout, s'est remis en ligne de chaîne, selon l'expression cycliste en vigueur, après deux années de turbulences masquées par l'exceptionnelle réussite de Pervis à Cali.
"L'arrivée de Laurent Gané (nommé manager du sprint en octobre) a tout changé", a répété Michael d'Almeida, le finisseur du trio de vitesse, qui a applaudi d'enthousiasme la performance de son copain d'entraînement dans le tournoi de vitesse: "Greg est un champion, un grand !"
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