Le ministre français de l'Intérieur a salué vendredi, auprès des grands opérateurs de l'internet, "l'effort particulier" qu'ils ont entrepris dans la lutte contre la propagande jihadiste mais les a appelés à redoubler d'efforts pour bloquer les messages extrémistes.
Au lendemain du sommet international contre la violence extrémiste à Washington, Bernard Cazeneuve s'est déplacé dans la Silicon Valley pour rencontrer des responsables de Google, Facebook, Apple et Twitter et les exhorter à une "responsabilité partagée" contre les tentatives d'"endoctrinement sectaire".
Tirant le bilan de ces conversations "approfondies et riches" avec des "acteurs responsables", M. Cazeneuve a rendu hommage à leur plus grande "rapidité" quand un message à caractère terroriste leur était signalé, témoignant "du fort engagement des opérateurs".
Le gouvernement français a constaté, depuis l'attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo, le 7 janvier, "un effort particulier des grands majors qui retirent plus rapidement et plus efficacement qu'auparavant les contenus" qui posent problème, a déclaré le ministre devant la presse de San Francisco. Il a parlé de quarts d'heure pour réagir au lieu de mois précédemment.
Mais conscients de part et d'autre de la nécessité de poursuivre les efforts et d'"intensifier les relations", M. Cazeneuve a invité les représentants des quatre géants de l'internet à une réunion à Paris au mois d'avril pour "faire le point des engagements que nous avons pris aujourd'hui, leur adresser des demandes encore plus précises et arrêter un code de bonne conduite", a-t-il indiqué.
Le ministre a plaidé en faveur du retrait rapide de la toile des contenus à caractère terroriste, mais aussi du développement d'un "contre-discours" et de la collaboration des opérateurs dans les enquêtes judiciaires.
"Ils sont convenus du fait qu'ils seraient plus efficaces encore dans la fonction d'autorégulation qui est la leur si nous les alertions, ils ont exprimé la demande que nous le fassions, j'ai pris l'engagement que nous le ferons", a expliqué le ministre, soulignant que "la responsabilité était partagée".
Les vidéos des exécutions par décapitation et par le feu perpétrées récemment par l'organisation Etat islamique ont largement circulé sur internet. Plus généralement, les appels à rejoindre le jihad ou les méthodes du parfait "loup solitaire" se propagent dans les médias sociaux ou sur YouTube.
"Il y a des millions de tweets échangés sur Twitter, il y a des millions d'images diffusées sur YouTube, on ne va pas demander aux sociétés de mettre en place des équipes pléthoriques (pour contrôler le contenu), chacun joue son rôle", a ajouté le ministre.
Mais "lorsque des enquêtes sont en cours destinées à éviter la commission de nouveaux actes terroristes, il est important que la coopération soit efficace et que les réponses soient rapides", a plaidé M. Cazeneuve.
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