Le Procureur adjoint Gérard Aldigé a réservé vendredi les premières attaques de son réquisitoire, dans le procès Bettencourt, à François-Marie Banier, "menteur" et "flagorneur", qui tenait sous son "emprise totale" une Liliane Bettencourt "vulnérable" pour lui soutirer des centaines de millions d'euros.
Sans la plainte de Françoise Bettencourt-Meyers, fille unique de la femme la plus riche de France, à l'origine de l'affaire, l'ex-confident de la milliardaire, jugé à Bordeaux pour "abus de faiblesse" et "blanchiment" portant sur plus de 400 millions d'euros, "serait devenu, au décès de Liliane Bettencourt, l'un des hommes les plus riches de France!", a résumé le Procureur adjoint.
Il n'avait pas encore précisé les peines demandées contre les dix prévenus à la mi-journée.
Pour illustrer "la capacité de manipulation hors du commun" de François-Marie Banier, il a commencé par égrener la longue liste des cadeaux, legs et donations, par millions, que la richissime héritière du groupe de cosmétiques L'Oréal avait consenti au photographe, dès les années 1990 et donc bien avant les faits jugés à Bordeaux depuis le 26 janvier.
Pour Gérard Aldigé, Liliane Bettencourt est comme une "midinette", "secrètement amoureuse" même de l'artiste de 25 ans son cadet, qui se livre à un "jeu de séduction" pervers avec la multimilliardaire. "Il lui passe la brosse à reluire, thuriféraire, flagorneur", et "se comporte comme le renard des Fables de La Fontaine" pour obtenir ces largesses, résume le Procureur adjoint, qui a suivi le tentaculaire dossier Bettencourt au Parquet de Bordeaux depuis l'automne 2010.
Pour Gérard Aldigé, c'est surtout à partir de fin 2006 et l'accident à la suite duquel la milliardaire se retrouve en état de faiblesse que les "manigances" de Banier se font jour.
Pour preuve, il cite une lettre, dactylographiée par la propre secrétaire de Banier et portant la "signature tremblante et éminemment suspecte" de Liliane Bettencourt qui oublie le "t" final à son nom, mais fait de l'artiste le bénéficiaire d'une assurance-vie d'un montant de 262 millions d'euros.
François-Marie Banier, "faux ingénu, pitoyable menteur, avidité faite homme", encourt une peine maximale de cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.
Les réquisitions se poursuivaient vendredi après-midi contre les neuf autres prévenus.
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