La croissance de la zone euro a atteint en février un plus haut de sept mois, grâce au regain de l'économie française qui est sortie de sa "torpeur", a indiqué vendredi le cabinet Markit, qui publie l'indice PMI.
Le PMI composite de la zone euro s'est établi à 53,5 en février, contre 52,6 le mois précédent, selon une première estimation. C'est mieux que prévu: les analystes tablaient sur un indice à 53 points. Lorsqu'il dépasse les 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se replie s'il est inférieur à ce seuil.
"Malgré la crise de la dette grecque, la croissance économique s?accélère et cette tendance devrait se poursuivre au cours des prochains mois. Si les résultats de mars ne se révèlent pas décevants, l'économie de la zone euro pourrait ainsi enregistrer une croissance d?au moins 0,3% au premier trimestre", estime Chris Williamson, économiste pour Markit.
Par pays, les bonnes nouvelles viennent sans surprise d'Allemagne, mais aussi de France, les deux premières économies de la zone euro. La croissance se renforce outre-Rhin, avec un PMI à 54,3.
En France, l'indice atteint son plus haut niveau depuis trois ans et demi, à 52,2 points. "L'économie française semble sortir de sa torpeur, et enregistre sa plus forte croissance depuis le début du deuxième semestre 2011", souligne l'économiste. Cette amélioration est liée à la baisse des prix qui a dopé les dépenses des consommateurs. En revanche, la croissance s'affaiblit dans le reste de la région, indique Markit sans donner plus de détails.
Globalement, la croissance s?accélère tant dans le secteur des services (PMI à 53,9) que dans l'industrie manufacturière (51,1), les taux d?expansion de l?activité atteignant des plus hauts de sept mois dans les deux secteurs. Cela laisse penser que "les prix bas du pétrole conjugués à la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) bénéficient particulièrement aux consommateurs et au secteur de services", analyse Johannes Garreis de Natixis.
Autre tendance favorable: l?emploi enregistre sa plus forte croissance depuis 2011, l'amélioration des perspectives économiques et le raffermissement de la demande incitant les employeurs à renforcer leurs effectifs.
"La mise en place prochaine du +bazooka monétaire+ de la BCE entraîne par ailleurs un fort regain d'optimisme chez les entreprises, le taux de confiance atteignant son plus haut niveau depuis trois ans et demi", souligne Chris Williamson.
L'institution monétaire va procéder, à partir de mars, au rachat jusqu'à 60 milliards d'euros de dette publique et privée chaque mois, au moins jusqu'à fin septembre 2016. Une offensive très attendue face à la faiblesse récurrente des prix dans la zone euro et connue sous le terme d'"assouplissement quantitatif" ou "QE".
"La faiblesse persistante de l'euro et le lancement du QE le mois prochain devraient aider à soutenir une reprise lente", confirme Jessica Hinds, de Capital Economics. Mais selon elle, "avec les négociations sur le plan de sauvetage de la Grèce et les risques croissants d'une sortie du pays de l'euro, il y a un risque évident que toute amélioration soit de courte durée".
"Il y a clairement un risque que la situation grecque finisse par toucher l'activité économique de la zone euro. Nous en doutons, mais des accidents peuvent arriver", estime Howard Archer, d'IHS Global Insight.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.