La défense du commissaire Jean-Christophe Lagarde a dénoncé jeudi la manière dont l'instruction a, selon lui, fait de son client un "marche-pied" pour étayer l'"hypothèse" d'un réseau proxénète autour de Dominique Strauss-Kahn.
"J'ai le sentiment que Jean-Christophe Lagarde a servi de marche-pied dans cette affaire", lance son conseil Me Olivier Bluche, à l'avant-dernier jour du procès pour proxénétisme dit du Carlton. Il précise qu'un marche-pied sert à la fois à s'essuyer les pieds et à "monter un niveau au-dessus".
Comme plusieurs de ses confrères avant lui, et notamment les avocats de l'ancien patron du FMI, Olivier Bluche lance des flèches assassines contre l'instruction.
"Il y a eu distribution, un casting si bien défini qu'il perdure aujourd'hui", affirme l'avocat. En ce qui concerne son client, alors chef de la sûreté urbaine du Nord, les juges d'instruction lui ont attribué le rôle d'agent de sécurité. "Au départ, il fallait organiser la bande pour accéder au donneur d'ordre", à savoir Dominique Strauss-Kahn, argumente encore Me Bluche.
"Qu'est-ce que c'est que cette façon d'instruire sur l'hypothèse, la divination, la suggestion qui est déjà dans la question posée?", s'interroge l'avocat.
Accusé de proxénétisme aggravé et de recel d'escroquerie, M. Lagarde s'est vu requérir la relaxe dans le premier cas. Mais pour avoir, selon le parquet, profité gratuitement des soirées payées par Fabrice Paszkowski et David Roquet aux frais de leurs sociétés, le ministère public a requis trois mois de prison avec sursis.
La défense de Fabrice Pazskowski et David Roquet, autres membres du cercle des amis du Nord de DSK, qui ont été décrit comme les "organisateurs" des soirées et voyages en compagnie de l'ancien favori du PS pour la présidentielle de 2012, doit succéder à Me Bluche.
En fin de journée, ce sont les avocats d'Emmanuel Riglaire qui prendront la parole.
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