"Ce que nous savions est arrivé: ce dossier s'est effondré!", clame Me Henri Leclerc, après avoir mené une charge tambour battant avec les autres avocats de Dominique Strauss-Kahn pour obtenir la relaxe de l'ancien patron du FMI.
La plaidoirie de ce défenseur respecté des droits de l'Homme était extrêmement attendue mercredi, au procès pour proxénétisme dit du Carlton, en écho à la relaxe "pure et simple" réclamée la veille par le procureur Frédéric Fèvre.
Derrière son pupitre où il a disposé quelques notes, il cite la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789: "Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas".
"En trois lignes tout est dit: la loi, la loi! La morale, chacun a la sienne. La vertu, ça se pratique, ça ne se commente pas", ajoute-t-il.
Sur le banc des prévenus, DSK est attentif. Mais côté parties civiles, les quatre anciennes prostituées sont ostensiblement absentes.
Les trois avocats de Dominique Strauss-Kahn ont fustigé pendant plus de deux heures une instruction qui les indigne.
"Le droit a été tordu, détourné de sa finalité tout autant que les faits", s'offusque la première Me Frédérique Baulieu.
Me Leclerc, évidemment, demande la relaxe au tribunal.
- "Il n'y a rien, rien, rien" -
"Vous êtes libres bien sûr, mais vous avez tenu un débat contradictoire, vous avez entendu les arguments. Il ne reste plus rien (), plus aucun accusateur, qu'un dossier qui a coûté une fortune et où il n'y a rien", lance le vénérable avocat. Rien, rien, rien, martèle-t-il.
Le procureur avait déjà estimé que "ni l'information judiciaire, ni l'audience n'avaient permis d'établir la preuve de la culpabilité de M. Strauss-Kahn". Certains avocats de la partie civile avait déjà renoncé à plaider contre l'ancien patron du FMI.
Pour la forme, Me Baulieu a méthodiquement démonté les arguments de l'instruction, pointant les incohérences dans les témoignages des principales accusatrices de son client.
"J'ai pour Jade une certaine estime, car après une vie de fracas, elle a décidé de vaincre tout cela", explique Me Baulieu.
"Mais j'ai beaucoup d'incompréhension devant cette volonté à tout prix de dire des choses qui ne sont pas vraies", ajoute-t-elle.
Toutefois pour l'avocate, Jade est une "victime de la médiatisation, des questions indignes qui lui ont été posées".
- "Ma pauvre vieille justice" -
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