Pour améliorer la résistance des astronautes à la vie en impesanteur, douze volontaires viennent de subir à Toulouse une expérience "d'immersion sèche", reposant chacun trois jours dans une bâche flottant sur un grand bac d'eau.
La clinique spatiale de l'institut français de médecine (Medes) de Toulouse achève cette semaine un mois de tests de ce protocole inédit en France, mais utilisé par les Russes depuis une cinquantaine d'années.
"Le principe de l'immersion sèche est une première en France", a expliqué mercredi à l'AFP Marie-Pierre Bareille, responsable de cette étude dirigée et financée par le Centre national d'études spatiales (CNES).
Pour simuler les effets de la microgravité, les 12 hommes participants au test ont été placés pendant trois jours dans une bâche imperméable puis immergés dans un grand bac rempli d'eau à 33 degrés, dans les locaux du Medes à l?hôpital Rangueil.
"C'est plutôt agréable, on a la sensation de flotter", a raconté à l'AFP un volontaire qui a souhaité conserver l'anonymat. De son côté, Arthur, son voisin de chambrée s'est plaint "de douleurs en bas du dos".
"On pense que ses douleurs sont liées à un allongement de la colonne vertébrale mais elles devraient s'estomper rapidement après la sortie du bac", a précisé Mme Bareille.
Les deux jeunes hommes sont les derniers volontaires de l?expérience. Ils ont dit avoir tenté l'aventure "autant par curiosité scientifique que pour toucher l'indemnité de 2.800 euros".
La campagne qui s'achève a été réalisée avec 12 hommes en bonne santé âgés de 20 à 45 ans.
"Le modèle que nous utilisons historiquement en France et en Europe est celui du "Bedrest" (alitement prolongé avec la tête inclinée à 6 degrés)", a indiqué Mme Bareille, en évoquant plusieurs campagnes menées par le Medes depuis le début des années 2000.
Ces simulations de séjour en pesanteur réduite ont duré de 5 à 90 jours chacune avec des hommes, puis des femmes, en variant exercices et alimentation.
Le protocole d'immersion sèche est plus rapide et moins coûteux que le "Bedrest". "Il est encore trop tôt pour conclure mais au regard de certains paramètres il semble que ce soit un système prometteur", a dit Mme Bareille.
Si cela était confirmé, le modèle pourrait ensuite être utilisé pour tester des traitements préventifs permettant de réduire les symptômes dont souffrent les astronautes, principalement des problèmes cardio-vasculaires et de déminéralisation.
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