Dix jours après les révélations par la presse internationale d'un énorme scandale financier et fiscal lié à la banque HSBC Private Bank (Suisse), les autorités suisses ont décidé d'ouvrir une enquête pénale pour blanchiment aggravé et procédé à une perquisitions des locaux de la banque à Genève.
"Une perquisition est en cours ce mercredi" conduite par le Procureur général du canton de Genève, M. Olivier Jornot, assisté du premier procureur Yves Bertossa, a indiqué le Ministère public dans un communiqué.
Le ministère public genevois a ouvert cette enquête contre la banque et contre X, pour blanchiment d'argent aggravé, "après les récentes révélations publiques relatives à la banque HSBC Private Bank (Suisse)", précise le communiqué.
La loi suisse prévoit qu'une banque peut être poursuivie pour blanchiment aggravé si elle "n'a pas pris toutes les mesures d'organisation nécessaires pour empêcher les infractions de se produire en son sein".
En outre, en "fonction de son évolution", l'enquête pourrait être étendue à des "personnes physiques qui seraient elles-mêmes soupçonnées d'avoir commis des actes de blanchiment" ou d'y avoir participé.
La banque HSBC Private Bank (Suisse) est au coeur d'un énorme scandale de fraude fiscale et de blanchiment d'argent lié à la drogue et au financement du terrorisme, mis au jour par l'opération SwissLeaks, le 9 février.
Le scandale a été révélé par un consortium de journaux internationaux, qui ont étudié les données volées par l'ex-informaticien de la banque Hervé Falciani.
Selon Swissleaks, 119 milliards de dollars auraient transité par cette banque, dans le but d'échapper à l'impôt ou pour être blanchis via des sociétés écrans.
Des enquêtes pénales sont déjà ouvertes dans plusieurs pays contre HSBC Private Bank (Suisse), dont la France et la Belgique.
Les fichiers volés par Hervé Falciani, contiennent les données de plus de 106.000 clients de la banque, originaires d'environ 200 pays, entre novembre 2006 et mars 2007.
Dès le premier jour de la publication de l'enquête, des voix s'étaient élevées en Suisse pour demander l'ouverture d'une enquête contre HSBC (Suisse).
Après la révélation du scandale, HSBC (Suisse) avait déclaré que les pratiques dénoncées appartenaient "au passé". "Depuis 2008, HSBC a radicalement modifié sa stratégie", a précisé la banque, tout en reconnaissant avoir eu "des manquements" dans le passé.
Aujourd'hui la banque ne gère plus que 10.000 comptes, contre 30.000 il y a 8 ans. Les avoirs gérés par la banque ont également fondu, passant durant la même période de 118 milliards de dollars à 68 milliards de dollars.
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