Des attentats-suicides attribués aux islamistes et de violents combats ont fait mardi une quarantaine de morts au Nigeria, à moins de six semaines des élections présidentielle et parlementaires que le leader de Boko Haram a promis d'empêcher.
Ces élections au Nigeria, prévues le 14 février, ont été reportées au 28 mars, en raison des attaques du groupe Boko Haram dans le nord-est et de difficultés logistiques.
"Cette élection n'aura pas lieu même si nous sommes morts. Même si nous ne sommes pas vivants, Allah ne va jamais vous permettre de faire cela", a déclaré le leader de Boko Haram Abubakar Shekau dans une video diffusée mardi sur Twitter.
Plus d'une quarantaine de personnes ont été tuées mardi dans de violents combats et plusieurs attentats, essentiellement dans le nord-est, région sous la menace constante des islamistes de Boko Haram mais aussi dans le sud, jusqu'alors relativement épargné par les violences pré-électorales.
Ces violences meurtrières viennent frapper de nouveau le Nigeria - premier pays producteur de pétrole sur le continent africain dont le nord est majoritairement musulman et le sud principalement chrétien - avant les élections cruciales du 28 mars.
En fin d'après-midi, sur la route de Maiduguri (nord-est du Nigeria) de violents combats ont opposé armée tchadienne et combattants de Boko Haram, selon une source militaire tchadienne. Deux soldats tchadiens et "plusieurs" islamistes ont été tués à 90 km de la capitale de l'Etat de Borno, ancien fief de Boko Haram.
Un peu plus tôt dans la journée, une attaque perpétrée par trois kamikazes a fait trente-six morts dans le village de Yamarkumi, à 4 km de Biu (nord-est), selon une source hospitalière.
Moins de trois heures plus tard, un kamikaze s'est fait exploser à Potiskum, capitale économique de l'Etat de Yobe. L'homme a fait irruption dans un restaurant et y a déclenché sa bombe, tuant le directeur et un serveur, selon diverses sources, qui ont fait état de 13 blessés graves.
- Violences pré-électorales -
Et d'autres violences n'ont pas épargné la campagne électorale dans le sud du Nigeria, à quelques semaines d'un scrutin qui s'annonce très disputé.
En fin d'après-midi, une explosion et des coups de feu ont retenti au cours d'un meeting du principal parti de l'opposition à Okrika, une ville de l'Etat pétrolier de Rivers (sud). Un policier a été tué par balles et un journaliste blessé après avoir été poignardé. Quatre autres policiers ont été grièvement blessés.
Ces dernières violences ont lieu à moins d'un mois et demi des présidentielle et législatives fixées au 28 mars, qui seront suivies deux semaines plus tard d'élections de gouverneurs et des Assemblées des 36 Etats composant le Nigeria.
Ces scrutins ont été reportés de six semaines, officiellement pour permettre aux forces nigérianes de se consacrer à la guerre contre Boko Haram. Les autorités nigérianes ont régulièrement exprimé leurs espoirs de vaincre militairement le groupe en s'appuyant sur l'appui de troupes de la région.
Mais les derniers développements sur le terrain accroissent le scepticisme. Beaucoup doutent qu'une défaite en six semaines du groupe islamiste actif depuis plus de six ans dans ce pays soit possible.
L'armée nigériane s'est montrée incapable d'enrayer cette insurrection, devenue un enjeu majeur des élections de fin mars, menaçant de coûter sa réélection au président Goodluck Jonathan, 57 ans.
Selon plusieurs analystes, M. Jonathan est en perte de vitesse face à l'ex-général Muhammadu Buhari, 72 ans, candidat de l'APC (Congrès progressiste) à la présidentielle. Ce dernier a dirigé le Nigeria pendant 20 mois (fin 1983-1985) et promet d'anéantir le groupe islamiste s'il est élu.
Depuis 2009, cette insurrection et sa répression par l'armée ont fait plus de 13.000 morts et 1,5 million de déplacés au Nigeria.
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