Le trafic ferroviaire a été interrompu pendant une grande partie de la journée mardi au départ et à l'arrivée de la gare de l'Est à Paris après la découverte d'une bombe datant de la Seconde guerre mondiale près des voies à Noisy-le-Sec.
Cette "bombe anglaise de 1.000 livres à retardement", soit 450 kilos, a été détonnée "en toute sécurité" par les démineurs vers 23H35, a-t-on appris mardi soir auprès de la préfecture de Seine-Saint-Denis.
Déplacée dans un trou à six mètres sous terre par les démineurs du laboratoire central de la préfecture de police de Paris et de la sécurité civile, elle a été recouverte de sable pour atténuer le souffle de l'explosion.
L'engin, qui avait dans un premier temps été décrit comme un obus de 250 kilos, a été mis au jour à 12H10 sur un chantier à proximité immédiate des voies, aux environs de la gare de Noisy-le-Sec, à 8 km de la gare de l'Est, où circulent des TGV, le RER E et la ligne P du Transilien.
Cette découverte a contraint la SNCF à interrompre toute circulation au départ et à l'arrivée de la gare de l'Est, fréquentée chaque jour par 500.000 voyageurs, dont 370.000 par le Transilien.
"Un retour à la normale est prévu sur l'ensemble des circulations mercredi matin, au départ et à l'arrivée de Paris Est", une fois l'état des voies vérifié, a indiqué l'entreprise dans un communiqué. Pour la ligne P du Transilien et le RER E, quelques perturbations sont néanmoins possibles en début de matinée, a-t-elle ajouté.
- 'Histoire de fous' -
A Noisy-le-Sec, un grand périmètre de sécurité avait été mis en place autour de la bombe. "L'engin pourrait être encore en capacité d'exploser. Quand c'est comme ça, on ne prend pas de risques. On ne sait jamais", a expliqué une source policière.
Au total, près de 300 habitants du quartier voisin de la Madeleine ont été évacués, selon la préfecture. "Certains sont allés chez des amis, de la famille, et 150 ont été accueillis dans un gymnase" de la commune, a confié dans la soirée à l'AFP le maire (UDI) Laurent Rivoire, selon qui tout se passait "sereinement".
Tous ont été autorisés à réintégrer leur domicile, après la destruction de la bombe, a précisé la préfecture.
Ne sachant pas mardi après-midi quand la circulation pourrait reprendre, la SNCF avait "conseillé aux voyageurs grandes lignes au départ ou à l?arrivée de Paris-Est de reporter leurs voyages".
Dans cette gare, plusieurs centaines de passagers, beaucoup avec un portable collé à l'oreille, tentaient en fin de journée de trouver un moyen de transport alternatif.
"Ils auraient pas pu le découvrir plus tard ?", plaisante Jean. De retour de vacances, ce jeune homme vient de découvrir que son "17h30" qui devait l'emmener jusqu'à Coulommiers (Seine-et-Marne) a été annulé.
Dans le calme et sans cohue, beaucoup sont agglutinés dans la salle des pas perdus autour des radiateurs électriques, la tête levée, les yeux rivés vers les panneaux d'affichage. Au milieu d'eux, les agents de la SNCF, reconnaissables à leurs gilets violets, les orientent vers d'autres gares parisiennes, les bus ou les lignes de métro.
Pour certains, c'est plus compliqué: Michel et Deborah arrivent tout juste de Londres avec leurs deux fils de 10 et 13 ans. "On va à Nancy, on aurait dû y être à 19h45. Heureusement, on ne travaille pas demain, on a un petit peu de mou, mais il faudra faire patienter les enfants".
Josiane s'amuse bien de cette "histoire de fous". Cette grand-mère de 75 ans va dormir ce soir chez sa petite-fille à Paris: "J'aime bien l'imprévu alors là, une bombe de la guerre de 40, c'est gratiné! Mais tout ça m'amuse".
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