Une quarantaine de personnes ont été tuées mardi au Nigeria dans plusieurs attentats, essentiellement dans le nord-est, région sous la menace constante des islamistes de Boko Haram mais aussi dans le sud, jusqu'alors relativement épargné par les violences pré-électorales.
Ces violences meurtrières viennent frapper de nouveau le Nigeria - premier pays producteur de pétrole sur le continent africain dont le nord est majoritairement musulman et le sud principalement chrétien - avant les élections cruciales du 28 mars.
Au cours d'une attaque perpétrée par trois kamikazes, trente-six personnes ont été tuées vers 12H00 GMT dans le village de Yamarkumi, à 4 km de Biu (nord-est), selon un bilan communiqué à l'AFP par une source hospitalière jointe dans cette ville de l'Etat de Borno.
Moins de trois heures plus tard, un kamikaze s'est fait exploser à Potiskum, capitale économique de l'Etat de Yobe. L'homme a fait irruption dans un restaurant et y a déclenché sa bombe, tuant le directeur et un serveur, selon diverses sources, qui ont fait état de 13 blessés graves.
- Violences pré-électorales -
Et d'autres violences n'ont pas épargné la campagne électorale dans le sud du Nigeria, à quelques semaines d'un scrutin qui s'annonce très disputé.
En fin d'après-midi, une explosion et des coups de feu ont retenti au cours d'un meeting du principal parti de l'opposition à Okrika, une ville de l'Etat pétrolier de Rivers (sud). Un policier a été tué par balles et un journaliste blessé après avoir été poignardé. Quatre autres policiers ont été grièvement blessés.
Aucune indication n'était disponible dans l'immédiat sur l'origine de ces violences survenues dans un lycée pendant le rassemblement animé par Dakuku Peterside.
Ces dernières violences ont lieu à moins d'un mois et demi des présidentielle, législatives et sénatoriales fixées au 28 mars, qui seront suivies deux semaines plus tard d'élections de gouverneurs et des Assemblées des 36 Etats composant le Nigeria.
Ces scrutins ont été reportés de six semaines, officiellement pour permettre aux forces nigérianes de se consacrer à la guerre contre Boko Haram. Les autorités nigérianes ont régulièrement exprimé leurs espoirs de succès militaires contre le groupe en s'appuyant sur l'appui de troupes de la région.
Les derniers développements sur le terrain accroissent le scepticisme au Nigeria où beaucoup doutent qu'une défaite en six semaines du groupe islamiste actif depuis plus de six ans dans ce pays soit possible.
L'armée nigériane s'est montrée incapable d'enrayer cette insurrection, devenue un enjeu majeur des élections générales de fin mars, menaçant de coûter sa réélection au président Goodluck Jonathan, 57 ans.
Selon plusieurs analystes, M. Jonathan est en perte de vitesse face à l'ex-général Muhammadu Buhari, 72 ans, candidat de l'APC (Congrès progressiste) à la présidentielle. Ce dernier a dirigé le Nigeria pendant 20 mois (fin 1983-1985) et promet régulièrement d'anéantir le groupe islamiste s'il est élu.
Depuis 2009, cette insurrection et sa répression par l'armée ont fait plus de 13.000 morts et 1,5 million de déplacés au Nigeria.
- "Tombeau de Boko Haram" -
Boko Haram contôle actuellement des pans entiers de territoires dans le Nord-Est et a étendu ses attaques à trois pays voisins du Nigeria: Cameroun, Niger et Tchad.
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