Le ministère public a requis mardi "la relaxe pure et simple" pour l'ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, dans le procès pour proxénétisme aggravé dit du Carlton.
"En mettant dans la balance tous les éléments à charge et à décharge, je considère que ni l'information judiciaire, ni l'audience n'ont permis d'établir la preuve de la culpabilité de M. Strauss-Kahn", a déclaré le procureur de Lille Frédéric Fèvre.
Lors des réquisitions à son endroit, l'ancien patron du FMI s'était redressé sur son siège, bras croisés, écoutant attentivement les propos du procureur.
S'adressant au tribunal, le magistrat a estimé que la "notoriété" de l'ancien favori socialiste pour la présidentielle de 2012 "ne doit en aucun cas être une présomption de culpabilité". Et de s'interroger : "Un homme puissant serait-il nécessairement coupable ?"
"Il appartient au tribunal correctionnel de ne condamner que sur des preuves et non des convictions. Notre système judiciaire doit pouvoir s'enorgueillir de ne jamais condamner quelqu'un au bénéfice du doute. Je requiers donc sa relaxe pure et simple", a conclu M. Fèvre, au terme d'une journée entièrement consacrée aux réquisitions du parquet contre les 14 prévenus.
Le procureur a requis mardi la relaxe "pure et simple" pour Dominique Strauss-Kahn, prévenu vedette d'un procès en France pour proxénétisme aggravé, estimant que les preuves manquaient contre l'ancien directeur du Fonds monétaire international.
"En mettant dans la balance tous les éléments à charge et à décharge, je considère que ni l'information judiciaire, ni l'audience n'ont permis d'établir la preuve de la culpabilité de M. Strauss-Kahn", a déclaré le procureur de Lille (nord) Frédéric Fèvre.
DSK n'a cessé d'affirmer ne pas savoir que des prostituées participaient aux soirées libertines auxquelles il prenait part.
Jugé trois ans et demi après le scandale sexuel de l'hôtel Sofitel de New York qui a brisé sa carrière politique, l'ancien politicien vedette, 65 ans aujourd'hui, encourt jusqu'à 10 ans de prison.
"Il appartient au tribunal de ne condamner que sur des preuves et non sur des convictions () Je requiers donc sa relaxe pure et simple", a ajouté le procureur.
La présence de l'ancien patron du FMI "a incontestablement donné à la procédure une dimension hors norme, politique, médiatique, morale, en plus de la dimension pénale qui est la seule que nous avons à connaître", a noté le magistrat.
"Un homme puissant serait nécessairement coupable?", s'est interrogé le magistrat, qui a assuré vouloir traiter DSK "comme n'importe quelle autre personne".
Lors des réquisitions à son endroit, l'ancien favori socialiste de la présidentielle française de 2012 s'était redressé sur son siège, bras croisés, écoutant attentivement les propos du procureur.
Le procureur a par contre réclamé un an de prison ferme pour l'un des 13 coprévenus de DSK, un propriétaire de maisons closes en Belgique connu sous le sobriquet de "Dodo la Saumure", et de 3 à 15 mois avec sursis contre cinq autres prévenus.
Dominique Alderweireld (dit "Dodo la Saumure") était parfaitement au courant que les prostituées de ses établissements allaient en France, voire plus loin encore, à Paris et Washington, à l'occasion des soirées qui ont valu à DSK de comparaître, a asséné le procureur lors de ses premières réquisitions au procès dit "du Carlton".
L'affaire "du Carlton" a permis le démantèlement non d'un "réseau mafieux", mais des "pratiques d'un groupe d'amis", en quête de "satisfaire des égos, des ambitions, voire tout simplement des désirs physiques", a reconnu le procureur.
"Ce qui m'a frappé, c'est l'absence totale de considération pour les femmes qui sont reléguées au simple (état) d'objet de plaisir", a néanmoins souligné Frédéric Fèvre.
- Manque de preuves -
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