L'auteur présumé des attaques qui ont frappé Copenhague, et provoqué une onde de choc en Europe, s'est vraisemblablement radicalisé en prison à en croire les services de renseignement danois et d'anciens amis.
Et trois jours après la double fusillade contre le centre culturel et une synagogue, qui ont fait deux morts, des critiques s'élevaient sur les mesures de sécurité adoptées dans le pays après les attaques jihadistes de Paris, notamment formulées par le caricaturiste suédois Lars Vilks, sorti indemne de la première attaque.
De leur côté, les services de renseignements (PET) ont annoncé que le tueur présumé leur avait été signalé pour risque de radicalisation.
- Méconnaissable à sa sortie de prison -
Selon les médias, il s'agit d'un Danois d'origine palestinienne, Omar El-Hussein, sorti de prison deux semaines avant les attentats. Il avait été détenu pendant un peu plus d'un an pour avoir poignardé plusieurs fois à la jambe un jeune homme dans une gare de Copenhague.
Le PET a précisé avoir reçu en septembre 2014 un rapport des autorités pénitentiaires faisant état d'un "risque de radicalisation" du suspect, un homme de 22 ans, alors en détention.
"Les éléments du rapport ne portaient pas à croire qu'(il) planifiait une attaque", ont-ils toutefois précisé.
Dans le quartier populaire de Nørrebro où le suspect a été abattu par la police tôt dimanche matin, les témoignages d'anciens amis ont étayé l'hypothèse d'une radicalisation en prison, comme cela avait aussi été le cas pour les auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo dans la capitale française.
Selon ces proches cités par le journal Berlingske, il s'était fait pousser la barbe, ne discutait plus de filles ni de voitures mais plutôt de religion, de Gaza et du paradis.
"Ces choses dont il parlait nous passaient complètement au-dessus de la tête", a confié un ami dont le nom n'a pas été précisé.
Les services de sécurité poursuivaient eux leur "énorme enquête, très compliquée", selon le porte-parole de la police, Steen Hansen.
La police a annoncé une nouvelle arrestation aux premières heures de la journée mais refusé de préciser si elle était liée aux attaques du week-end.
Selon le journal Ekstra Bladet, qui montre des images impressionnantes d'une équipe d'intervention spéciale, l'arrestation a eu lieu à Nørrebro, dans un immeuble proche de l'endroit où le suspect a été abattu deux jours plus tôt.
Lundi, la police avait aussi annoncé l'arrestation et l'inculpation pour complicité de deux hommes soupçonnés d'avoir aidé l'auteur présumé des attentats à faire disparaître une arme et à se procurer une cachette.
- Interrogations sur le niveau de sécurité -
Ces opérations sont menées tambour battant alors que la question de la sécurité dans le pays a été soulevée notamment par le caricaturiste suédois Lars Vilks, sorti indemne de l'attaque contre le centre culturel Krudttønden où se tenait un débat sur la liberté d'expression.
"Il y avait une hausse [des menaces] depuis l'attaque contre Charlie Hebdo et les Danois n'en ont pas tenu compte", a dénoncé le caricaturiste, cible présumée de la première fusillade.
"Ils n'ont pas renforcé la sécurité samedi. C'était la même que celle que nous avions auparavant", a-t-il déclaré à l'AFP. Ses propos ont trouvé un écho chez des responsables de l'opposition qui se sont prononcés pour l'ouverture d'une enquête sur ce point.
Ces attaques ont ravivé les craintes en Europe, car le mode opératoire et les cibles rappellent fortement les attentats qui ont fait 17 morts à Paris du 7 au 9 janvier, lorsque le journal satirique Charlie Hebdo et un magasin cacher avaient été pris d'assaut.
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