Bardé de six nominations pour les prochains Oscars, dont celle de meilleur film et de meilleur acteur pour Bradley Cooper, le film raconte l'histoire de Chris Kyle, surnommé la "légende", qui fut la plus fine gâchette de l'armée américaine pendant ses quatre déploiements en Irak.
Le personnage est depuis devenu un symbole, celui du héros pour certains, celui de l'échec d'une guerre pour d'autres.
Surnommé la "légende", il est officiellement crédité de la mort de 160 "cibles" mais a lui-même revendiqué avoir abattu 255 personnes.
Le film, plutôt bien reçu par la critique, a rencontré un vrai succès public outre-Atlantique en récoltant le chiffre record de 107 millions de dollars au box-office pour les quatre premiers jours après sa sortie.
Une des premières attaques est venue du réalisateur de gauche Michael Moore qui, sans faire référence au film, a dénoncé sur Twitter les "lâches" que sont les tireurs d'élite, en évoquant un oncle tué ainsi pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le réalisateur Seth Rogen, lui-même sur le devant de la scène récemment pour son film "L'interview qui tue!" et son complot en Corée du Nord, a parlé de propagande nazie tout en assurant qu'il ne parlait pas du film en tant que tel.
Il n'en fallait pas plus à Sarah Palin, l'égérie du très conservateur Tea Party, pour s'en prendre aux "gauchistes d'Hollywood".
"Alors que vous caressez des brillants trophées en plastique, que vous vous échangez les uns les autres en crachant sur la tombe des combattants de la liberté qui vous ont permis de le faire, sachez que le reste de l'Amérique considère que vous n'êtes pas dignes de cirer les bottes de combat de Chris Kyle", a-t-elle écrit sur Facebook.
"Kyle, comme beaucoup de mes camarades et comme notre président (George W. Bush) durant la majeure partie de l'intervention, a vu le conflit en noir et blanc", a écrit un ancien d'Irak, Paul Rieckhoff, dans le magazine spécialisé Variety.
- "Dieu, mon pays, ma famille" -
Face à la controverse suscitée par son film, Clint Eastwood s'est, lui, montré plus nuancé.
"Saddam Hussein était très probablement une mauvaise personne, mais si l'on décide de s'en prendre à tous les malfaisants quand est-ce qu'on s'arrête ? ", a-t-il dit dans une interview à l'hebdomadaire français "L'Obs".
"Souhaiter imposer la démocratie à tous les pays du monde est peut-être une idée extrêmement noble, mais qui peut dire que notre démocratie est le système idéal pour tous les pays ?", a ajouté le réalisateur de 84 ans.
Le débat, centré autour du bien-fondé de l'intervention américaine en Irak, a enflammé les réseaux sociaux où chacun y est allé de son commentaire la véracité historique du film, sur la personnalité du héros ou le difficile retour au pays des "vétérans".
Ironie du sort, Chris Kyle, qui a survécu à ses multiples séjours irakiens, a été tué le 2 février 2013, à 38 ans, par un ancien soldat souffrant de syndrome de stress post-traumatique.
Le procès de cet ex-marine de 27 ans, qui encourt la prison à vie, s'est ouvert mercredi au Texas.
Chris Kyle l'avait pris sous son aile par le biais d'une fondation qu'il avait contribué à créer pour aider les anciens soldats malades.
Dans son autobiographie, Chris Kyle, qui se destinait à être cowboy de rodéos avant de s'engager dans l'armée, affirmait sa dévotion à "Dieu, mon pays, ma famille".
Il avait déclaré, sans nuances, ne pas avoir de remords au sujet des personnes qu'il avait tuées et avait même regretté de "ne pas en avoir tué davantage".
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