Cinq soldats camerounais ont été tués lundi dans l'extrême-nord du Cameroun dans "une série d'accrochages" avec le groupe islamiste nigérian Boko Haram au cours desquels 86 combattants ont également perdu la vie, a-t-on appris auprès de l'armée camerounaise.
"Il y a eu une série d'accrochages" lundi dans la zone de Waza (extrême-nord) entre combattants de Boko Haram et soldats camerounais, a affirmé le colonel Didier Badjeck, responsable de la communication du ministère de la Défense.
"Le bilan officiel fait état de sept blessés, 5 morts (coté camerounais) et 86 assaillants tués", a-t-il ajouté, s'exprimant devant des journalistes.
Selon le colonel, l'armée camerounaise a "récupéré un véhicule blindé (de Boko Haram) et endommagé un autre".
"Nous avons perdu cinq camarades ce jour", a confirmé sous couvert d'anonymat un militaire camerounais qui parle lui d'une "embuscade tendue par Boko Haram". "Il y a eu (ensuite) des échanges de tirs pendant près de trois heures", a-t-il ajouté.
Les soldats tués appartenaient au Bataillon d'intervention rapide (BIR), une unité d'élite de l'armée engagée en première ligne dans la lutte contre le mouvement islamiste nigérian Boko Haram.
Plus de 2.000 soldats camerounais ont été déployés dans l'Extrême-nord du pays début août 2014.
La zone frontalière de Waza, est particulièrement poreuse en saison sèche, du fait de l'assèchement des cours d'eau qui séparent habituellement le Nigeria du Cameroun.
Par ailleurs, "plus de 1.000" combattants suspectés d'être liés à Boko Haram sont actuellement détenus à la prison de Maroua, chef-lieu de la région de l'Extrême-nord, a déclaré à l'AFP le colonel Joseph Nouma, commandant de l'opération Alpha de lutte contre le groupe terroriste dans la région.
"En ce moment, la prison de Maroua a plus de 1.000 Boko Haram", a-t-il affirmé, précisant que "tous ont été arrêtés en territoire camerounais lors de nos opérations" de ratissage.
"Le maximum de ce que nous savons de leur organisation (Boko Haram) vient de ces prisonniers", a-t-il ajouté, assurant qu'ils seraient mis "à la disposition de la justice".
L'armée camerounaise traque sur son territoire toute personne soupçonnée d'appartenir à Boko Haram et ses "agents de liaison", selon un autre responsable militaire, affirmant que le nombre de personnes détenues à Maroua "a augmenté depuis le début de l'année".
Malgré l'engagement des troupes camerounaises et tchadiennes (depuis la mi-janvier) à la frontière nigériane pour stopper les infiltrations de combattants de Boko Haram, la situation reste très tendue dans l'Extrême-nord du Cameroun.
Depuis des mois, le groupe islamiste a multiplié les incursions dans cette région, commettant des massacres dans les villages, posant des mines antipersonnelles sur les axes routiers et s'en prennant désormais directement aux positions de l'armée.
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