Quelque 30.000 Danois étaient rassemblés lundi soir à Copenhague pour rendre hommage aux victimes des attaques ayant visé la communauté juive et un lieu symbolique de la liberté d'expression ce week-end.
La double fusillade samedi et dimanche a fait deux morts et cinq blessés, un peu plus d'un mois après les attentats de Paris (17 morts).
Ce drame a incité Israël a appelé les Juifs à quitter massivement l'Europe, appel aussitôt rejeté par les dirigeants français et danois.
"Une attaque contre les Juifs du Danemark est une attaque contre le Danemark", a dit la chef du gouvernement Helle Thorning-Schmidt devant ses compatriotes venus en nombre par une soirée d'hiver glacée.
Encore sous le choc, les Danois voulaient massivement dire non au terrorisme, après les attaques d'un homme identifié par les médias comme Omar El-Hussein, Danois d'origine palestinienne.
Un important contingent de forces de sécurité était mobilisé.
Des responsables étrangers étaient présents en signe de solidarité devant le centre culturel où eu lieu la première fusillade samedi faisant un mort, un réalisateur de 55 ans, Finn Nørgaard, et trois blessés parmi les policiers.
Un débat sur l'islamisme et la liberté d'expression était organisé dans ce centre culturel avec notamment l'artiste suédois Lars Vilks, 68 ans, bête noire des fondamentalistes depuis qu'il a dessiné le prophète Mahomet avec un corps de chien en 2007.
Lundi, la police suédoise a annoncé qu'il allait partir vivre dans un lieu tenu secret. "Son domicile à Höganäs (sud de la Suède) n'est pas un endroit où il est en sécurité. Il doit aller dans un lieu sûr", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la police, Ewa-Gun Westford.
Dans la nuit de samedi à dimanche, une deuxième fusillade a visé une synagogue de la capitale danoise, faisant un mort, un juif de 37 ans qui montait la garde, et blessant deux autres policiers.
- 'Islamo-fascisme' selon Paris -
Les événements de Copenhague ont eu un écho particulier en France, où le Premier ministre Manuel Valls a utilisé pour la première fois le terme d'"islamo-fascisme" pour qualifier la menace pesant sur l'Europe : "Pour combattre cet islamo-fascisme, puisque c'est ainsi qu'il faut le nommer, l'unité doit être notre force. Il ne faut céder ni à la peur, ni à la division".
Toujours en France, plusieurs centaines de tombes du cimetière juif de Sarre-Union (est) ont été profanées, suscitant une ferme condamnation du président François Hollande. Cinq adolescents ont été placés en garde à vue.
La capacité des démocraties européennes à protéger les Juifs pris pour cible a été publiquement mise en cause par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu appelant dimanche les Juifs d'Europe à émigrer vers Israël qui les "attend à bras ouverts".
François Hollande a, lui, déploré "des paroles prononcées en Israël qui laisseraient penser que les Juifs n'auraient plus leur place en Europe, et en France en particulier". Mais il a aussi appelé les Français au "sursaut" face à la multiplication d'actes antisémites.
Mme Thorning-Schmidt a, de son côté, demandé aux Juifs danois de ne pas céder aux appels au départ ajoutant "nous ne serions pas les mêmes sans la communauté juive".
La chancelière allemande Angela Merkel est allée dans le même sens se disant "heureuse et reconnaissante" que des Juifs vivent en Allemagne aujourd'hui, 70 ans après l'Holocauste.
Pour l'Autriche "une Europe sans Juifs ne serait pas l'Europe".
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