Le cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine entre les forces de Kiev et les rebelles prorusses semblait tenir dimanche plusieurs heures après son entrée en vigueur, première étape d'un plan de paix destiné à mettre fin à un conflit qui a fait plus de 5.500 morts en 10 mois.
De fréquentes rafales d'armes automatiques avaient été entendues vers 01h30 locale (23h30 GMT samedi) à Donetsk, mais pas de tirs d'artillerie, selon des journalistes de l'AFP sur place. Des sources militaires ont confirmé que le cessez-le-feu, entré en vigueur samedi à 22h00 GMT (minuit heure ukrainienne), était respecté à Marioupol (port sur la mer d'Azov) et Debaltseve (65 km au nord-est de Donetsk).
Il a été précédé samedi par des combats acharnés autour du noeud ferroviaire de Debaltseve et des échanges d'artillerie qui ont fait trois morts au centre de Donetsk.
La violence des affrontements quelques heures seulement avant son entrée en vigueur a renforcé les craintes de voir cette trêve aussi peu respectée que les précédentes.
L'accord conclu jeudi à Minsk à l'issue d'une nuit de négociations entre les dirigeants d'Ukraine, Russie, Allemagne et France prévoit que Kiev et les rebelles ont deux jours après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu pour commencer à retirer leurs armes lourdes de la ligne de front.
Le président russe Vladimir Poutine, son homologue ukrainien Petro Porochenko, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel devaient faire ensemble dimanche un "premier point" sur l'application du cessez-le-feu, selon la présidence française.
M. Porochenko a affirmé que le processus de paix était menacé par des agissements des rebelles autour de Debaltseve où les troupes ukrainiennes sont quasiment encerclées.
"Le président américain Barack Obama a appelé M. Porochenko pour lui exprimer sa "sympathie" et sa profonde "préoccupation" concernant notamment la situation "dans et autour de la ville de Debaltseve", selon la Maison Blanche.
Le président ukrainien a également évoqué le sujet avec M. Hollande et Mme Merkel, parrains de l'accord de paix conclu jeudi à Minsk.
Un haut responsable du département d'Etat a indiqué que le secrétaire d'Etat John Kerry avait inisité sur le respect complet des accords passés à Minsk, dans un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
De son côté, Vladimir Poutine a réaffirmé, lors d'un entretien téléphonique avec François Hollande et Angela Merkel, son attachement au respect du cessez-le-feu, a indiqué l'Elysée à l'AFP.
La situation à Debaltseve a en effet suscité des doutes quant à une application effective de la trêve. "Il n'y a pas un mot sur Debaltseve dans les accords de Minsk", a lancé samedi le dirigeant de la république autoproclamée de Donetsk Alexandre Zakhartchenko cité par le site officiel séparatiste.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a expliqué que les tentatives des soldats ukrainiens encerclés à Debaltseve de sortir "de la chaudière" seraient considérées comme une violation du cessez-le-feu.
M. Zakhartchenko a signé samedi en fin d'après-midi un décret introduisant le cessez-le-feu qui donne cependant le droit aux rebelles de riposter à des "tirs contre les infrastructures militaires et civiles de la République populaire de Donetsk".
De son côté, Moscou a d'ores et déjà accusé Kiev et les Occidentaux de "déformer le contenu des accords de Minsk".
- Debaltseve en flamme -
Un responsable régional pro-Kiev a estimé que les rebelles étaient en train de "détruire" Debaltseve, noeud ferroviaire situé à mi-chemin entre les capitales séparatistes prorusse de Donetsk et de Lougansk.
"Les tirs d'artillerie contre les immeubles d'habitation et les bâtiments administratifs ne cessent pas", a indiqué Viatcheslav Abroskine, chef de la police régionale pro-Kiev, en ajoutant qu'une roquette Grad avait touché le commissariat de police de la ville.
"La ville est en flammes", a déclaré à l'AFP Natalia Karabouta, responsable du département de la santé de Debaltseve. "Il n'y a plus de médicaments, plus d'eau, ni d'électricité."
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