Les combats faisaient rage samedi autour de la ville stratégique ukrainienne de Debaltseve, Moscou et les séparatistes prorusses laissant entendre qu'elle ne serait pas concernée par le cessez-le-feu censé entrer en vigueur à 22H00 GMT.
Signe d'une inquiétude croissante, le président Petro Porochenko a discuté de la situation à Debaltseve avec son homologue américain Barack Obama après avoir évoqué le sujet avec le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel, parrains de l'accord de paix conclu jeudi à Minsk pour mettre fin au conflit qui a fait près de 5.500 morts en dix mois.
Les leaders ukrainien et américain se sont mis d'accord pour "coordonner leurs efforts en cas d'escalade du conflit", a indiqué la présidence ukrainienne dans un communiqué.
"Il n'y a pas un mot sur Debaltseve dans les accords de Minsk" signés jeudi et qui prévoient l'instauration d'un nouveau cessez-le-feu, a lancé samedi le dirigeant de la république autoproclamée de Donetsk Alexandre Zakhartchenko cité par le site officiel séparatiste.
Kiev a immédiatement réagi en dénonçant "les tentatives de la Russie et des terroristes qu'elle contrôle de saper le cessez-le-feu".
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a pour sa part expliqué que les tentatives des soldats ukrainiens encerclés à Debaltseve de sortir "de la chaudière" seraient considérées comme une violation du cessez-le-feu.
M. Porochenko tout comme les séparatistes prorusses se sont dits prêts à l'instauration du nouveau cessez-le-feu à 22H00 GMT.
Le dirigeant de la république autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, a signé samedi en fin d'après-midi un décret stipulant l'introduction du cessez-le-feu qui donne cependant le droit aux rebelles de riposter à des "tirs contre les infrastructures militaires et civiles de la République populaire de Donetsk".
- Debaltseve en flammes -
Un responsable régional pro-Kiev a estimé que les rebelles étaient en train de "détruire" Debaltseve, noeud ferroviaire situé à mi-chemin entre les capitales séparatistes prorusse de Donetsk et de Lougansk.
"Les tirs d'artillerie contre les immeubles d'habitation et les bâtiments administratifs ne cessent pas", a indiqué Viatcheslav Abroskine, chef de la police régionale pro-Kiev, en ajoutant qu'une roquette Grad avait touché le commissariat de police de la ville.
"La ville est en flammes", a déclaré à l'AFP Natalia Karabouta, responsable du département de la santé de Debaltseve. "Il n'y a plus de médicaments, plus d'eau, ni d'électricité".
L'armée ukrainienne a fait état samedi matin d'une "tentative d'assaut rebelle avec des lance-roquettes multiples et des chars" contre ses positions près de Debaltseve.
L'ambassadeur américain en Ukraine, Geoffrey Pyatt, a écrit samedi sur son compte Twitter qu'il s'agissait de systèmes "russes et non séparatistes" près de Debaltseve y compris des systèmes de défense anti-aérienne, ce que Moscou a démenti.
Au moins 14 personnes - huit militaires ukrainiens et six civils - ont été tuées au cours des dernières 24 heures, contre 28 la veille.
Chose rare, le centre de Donetsk a été bombardé samedi. Deux civils, un homme et une femme, ont été tués. Les obus sont tombés à proximité de la résidence de M. Zakhartchenko.
Les lance-roquettes multiples Grad continuaient à tirer intensément dans Donetsk samedi soir.
Les combats se sont aussi intensifiés samedi aux environs du port stratégique de Marioupol sur les bords de la mer d'Azov.
L'armée ukrainienne a dit avoir repéré 14 vols de drones ennemis, principalement en direction de Marioupol.
- Menace de sanctions occidentales -
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