Le XV de France a dépensé énormément d'énergie sans parvenir à renverser de son socle l'Irlande à Dublin (18-11) samedi dans le Tournoi des six nations, au terme d'un match accroché, parfois décousu et qui a encore exposé les lacunes des Bleus.
Voilà donc le XV de France, qui n'a plus gagné le Tournoi depuis 2010, privé dès la deuxième journée de la compétition de rêves de Grand Chelem, même si la performance apparaissait bien hypothétique. Quant à la victoire finale, elle passera au moins par un exploit à Twickenham face à l'Angleterre le 21 mars lors de la dernière journée. Autant dire que les espoirs sont bien maigres.
Encore une fois l'encadrement du XV de France vantera le courage de son équipage, sa volonté de ne pas baisser pavillon malgré les vents contraires. Mais on ne sait toujours guère dans quelle direction vogue ce bateau et l'accostage en Angleterre pour la Coupe du monde à l'automne s'annonce toujours aussi ardu.
On espérait après cette rencontre en savoir davantage sur la moelle de cette équipe, toujours en grande souffrance à l'extérieur. Et on guettait les signes d'un succès fondateur pour ce groupe en construction et à qui rien, donc, ne sourit.
Au final, le XV de France aura montré une nouvelle fois sa capacité à s'accrocher, mais pas à renverser tout à fait une situation compromise face à des Irlandais solides sans être géniaux.
Le bilan est implacable: depuis la prise de fonctions du manager Philippe Saint-André début 2012, le XV de France ne l'a emporté que trois fois hors de ses bases, pour un match nul et douze défaites.
Et il y aura des regrets à ressasser encore et encore. Cette désespérante domination stérile en première période qui avait déjà terni le succès en ouverture du Tournoi face à l'Ecosse (15-8). Ces ballons tombés, fruits de mauvaises transmissions ou de précipitation. Ces coups de pied de pression ou d'occupation mal ajustés. Ces courses en travers, balayant la ligne d'avantage pour quelques centimètres grappillés.
Et surtout, cette fin de match qui aurait dû être acquise aux Bleus mais qui n'aura pas suffi pour s'adjuger, au moins, le match nul, en dépit de l'essai de Romain Taofifenua (71).
Les Irlandais s'en sortent bien en somme et l'on attend avec gourmandise la venue de l'Angleterre à Lansdowne Road lors de la 3e journée le 1er mars qui a l'allure d'une finale avant l'heure.
Pour sceller sa victoire, le XV du Trèfle s'est exclusivement nourri des nombreuses pénalités cédées par les Français et transformées par l'ouvreur Jonathan Sexton.
- Inutile panache -
Visiblement ciblé pour son grand retour à la compétition après douze semaines d'arrêt en raison de commotions cérébrales, le chef d'orchestre du jeu irlandais s'est montré plutôt discret dans le jeu mais réaliste au pied. Et l'on retiendra surtout qu'il a gâché un essai tout fait pour les siens par une passe en pleine tête de son centre Jared Payne (57) à quelques mètres de l'en-but français.
Mais sa botte aura donc fait la différence, l'Irlande comptant déjà six points d'avance à la pause (12-6) grâce à quatre pénalités du joueur du Racing-Métro.
En face, les Français ont tenté, en vain, bridés par leurs lacunes techniques ou leur manque d'imagination. Par exemple, 70% de possession et d'occupation dans les dix premières minutes ne rapportèrent pas un seul point. Dans ces conditions, difficile de bâtir un succès !
Leur vaillance dans le combat leur permit toutefois d'arracher quelques pénalités, dont deux transformées par l'ouvreur Camille Lopez.
La seconde période offrit davantage de spectacle et la température monta singulièrement dans la dernière demi-heure à mesure que les Français prenaient la main sur la rencontre, grâce à l'apport en puissance du banc (Atonio, Debaty, Kayser, Taofifenua).
Mais rien ne fut épargné non plus aux Français, comme la sortie prématurée de Wesley Fofana sur blessure, puis celle de Teddy Thomas et Scott Spedding, obligeant à une réorganisation baroque de la ligne de trois-quarts.
Mais, même à 14 contre 15 après le carton jaune à Pascal Papé à l'heure de jeu, les Bleus ne craquèrent pas, au contraire. Un certain sens du panache, mais bien vain.
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