Des hommes ont criblé de balles samedi à Copenhague un centre culturel qui abritait un débat sur l'islamisme et la liberté d'expression, à laquelle participaient l'auteur d'une caricature de Mahomet et l'ambassadeur de France, faisant un mort et blessant trois policiers.
Paris a immédiatement condamné "avec la plus grande fermeté" cette "attaque terroriste" qui a eu lieu vers 15H00 GMT.
Les assaillant présumés, deux hommes, ont pris la fuite à bord d'une Volkswagen Polo, qui a été retrouvée vide quelques heures plus tard à proximité du lieu de l'attaque, a annoncé la police.
Joint par l'AFP, l'ambassadeur de France au Danemark François Zimeray a décrit une attaque brutale.
"Ils nous ont tiré dessus de l'extérieur. C'était la même intention que [l'attaque contre] Charlie Hebdo sauf qu'ils n'ont pas réussi à entrer", a-t-il déclaré, alors qu'il se trouvait encore sur les lieux une heure après l'attentat.
L'attaque, le 7 janvier à Paris par deux jihadistes français, contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a fait 12 morts. Les assaillants avaient pénétré dans la salle de rédaction et y avaient ouvert le feu.
"Intuitivement je dirais qu'il y a eu au moins 50 coups de feu, et les policiers ici nous disent 200. Des balles sont passées à travers les portes et tout le monde s'est jeté à terre", a-t-il raconté.
"On a réussi à s'enfuir de la pièce, et là on reste à l'intérieur car c'est encore critique. Les assaillants n'ont pas été attrapés, ils peuvent très bien être encore dans le quartier", a expliqué M. Zimeray peu après 16H00 GMT.
"Un homme non identifié est mort après avoir été touché par des tirs", a indiqué la police dans un communiqué.
Trois policiers ont été blessés en tentant de protéger le centre culturel Krudttønden, selon des médias danois.
Les télévisions danoises montraient les vitres du centre culturel criblées d'impact. L'arme ou les armes utilisées ne sont pas connues, mais les médias spéculaient sur la possibilité d'une arme automatique étant donné le nombre de balles tirées lors d'un assaut bref.
Plusieurs dizaines de personnes assistaient au débat, sous protection policière.
Lars Vilks, artiste suédois, a été l'objet de plusieurs menaces et d'agressions depuis la publication à l'été 2007 d'un dessin représentant le prophète Mahomet avec un corps de chien. Il ne participe à des événements publics que sous escorte.
Selon le journal suédois Dagens Nyheter, les services de sécurité suédois étaient mobilisés au au cas où les assaillants présumés traverseraient le détroit séparant Copenhague de Malmö.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a condamné "avec la plus grande fermeté" cette "attaque terroriste" et le président français François Hollande a exprimé à la Première ministre danoise, Helle Thorning-Schmidt, "toute la solidarité de la France dans cette épreuve".
Son ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé qu'il allait se rendre "dans les meilleurs délais" à Copenhague.
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