Des centaines d'hommes du groupe islamiste Boko Haram ont envahi samedi matin la ville de Gombe, capitale d'un Etat du nord-est du Nigeria, sans rencontrer de résistance militaire, et en appelant au boycott des élections générales prévues fin mars, selon des habitants.
Les combattants ont fait irruption dans la ville, capitale de l'Etat de Gombe, vers 09H00 locales (08H00 GMT), tirant à l'arme lourde, sans réaction des forces habituellement présentes sur place, ont affirmé des résidents joints par l'AFP depuis Kano (nord).
Les assaillants n'ont rencontré aucune résistance des forces habituellement présentes sur place et ont rapidement progressé jusqu'au coeur de la ville, selon les mêmes sources. Gombe, ville de plusieurs centaines de milliers d'habitants, a été survolée par un avion militaire, qui n'a cependant tenté aucune riposte contre les islamistes.
C'est la plus importante incursion de Boko Haram dans la ville, visée à plusieurs reprises par le groupe. Le 2 février, le président nigérian Goodluck Jonathan, candidat à sa succession, avait échappé à un attentat-suicide à la sortie d'un meeting dans un stade de Gombe, l'explosion s'étant produite quelques minutes après son départ des lieux.
"Les hommes armés de Boko Haram sont maintenant au rond-point de Jeka-da-Fari, dans le centre-ville, en train de tirer dans tous les sens", a raconté un habitant, Ali Dahiru, joint vers 11H00 locales (10H00 GMT).
Selon lui, ils lançaient également "des tracts appelant les gens à ne pas participer aux élections" présidentielle et parlementaires prévues le 28 mars, qui devraient être suivies deux semaines plus tard, le 11 avril, d'élections des gouverneurs et des Assemblées des 36 Etats composant la fédération.
Certains résidents ont indiqué avoir été prévenus de l'arrivée des hommes de Boko Haram par des habitants de zones riveraines et avoir ainsi eu le temps d'évacuer la ville.
"J'ai reçu des appels d'amis qui sont à Kwadam, (village) à 5 km de là, me demandant de partir parce que les hommes de Boko Haram arrivaient" sur Gombe, a expliqué Kabiru Na-Gwandu, qui réside habituellement près d'un camp militaire.
"Avec ma famille, j'ai évacué ma maison avant leur arrivée, et je suis heureux de l'avoir fait parce que d'après les informations que je reçois, ils ont pris la caserne", a ajouté Kabiru Na-Gwandu.
Depuis la semaine dernière, Boko Haram a multiplié les attaques au Nigeria et dans les pays limitrophes -Tchad, Niger, Cameroun et Bénin- se sont accordés le 7 février pour mobiliser 8.700 hommes dans une force militaire régionale contre ce groupe.
Le Tchad, passé à l'offensive depuis le 3 février et ayant livré de violents combats contre les islamistes en territoire nigérian, a été attaqué vendredi par Boko Haram pour la première fois sur son sol. Les islamistes se sont infiltrés à Ngouboua, sur les rives du lac Tchad où cinq personnes ont été tuées près d'un site de réfugiés.
Le Niger, lui, a connu depuis le 6 février cinq attaques de Boko Haram dans la région de Diffa (sud-est).
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